Affrété par l’ONG SOS Méditerranée en partenariat avec Médecins sans Frontières, le navire humanitaire Aquarius sillonne la mer Méditerranée depuis février 2016 afin de porter secours aux migrants qui tentent de rejoindre les côtes européennes. InfoMigrants vous propose de mieux le connaître en trois questions.
- Comment l’Aquarius définit-il sa zone de sauvetage ?

Avant de quitter le port, l’Aquarius établit ainsi une feuille de route de sa destination. Actuellement, le navire de SOS Méditerranée sillonne sur une large bande d’eau à l’est de la Libye (entre Zouara et Tripoli). Une fois arrivé sur zone, le bateau ne reste jamais immobile, de jour comme de nuit, il balaie sa zone maritime à la recherche de canots en détresse.
Souvent, plusieurs navires humanitaires (Vos Hestia, Moas, Sea Watch 2…) se retrouvent dans la même zone de sauvetage au même moment. Après coordination, ils se partagent les différents périmètres de la "SAR zone" pour être sûr de couvrir la plus large bande d’eau possible.
À noter que l’Aquarius reste toujours dans les eaux internationales (à plus de 20 km des côtes), il n’est pas autorisé à entrer dans les eaux nationales libyennes.

- Quels sont ses critères d’intervention ?
L’Aquarius n’agit jamais de son propre chef : avant chaque intervention, son commandant contacte le MRCC (Maritime Rescue Coordination Center) à Rome – sorte de tour de contrôle maritime sous l’autorité du ministère des transports italien – pour l’informer de la situation. L’Aquarius ne lance jamais une opération de sauvetage sans l’aval des autorités italiennes. À l’inverse, il est possible que le MRCC contacte directement l’Aquarius pour lui signifier la présence d’un bateau en détresse et lui demander d’aller lui porter assistance.
En cas de conditions météorologiques très dégradées ou de mise en danger de l’équipage, l’Aquarius se réserve le droit de refuser – ou différer – une opération de sauvetage.
Généralement, les embarcations secourues par le navire humanitaire comptent en moyenne entre 100 et 130 migrants à leur bord. Avec une capacité maximale de 600 personnes, l’Aquarius peut donc atteindre ses limites en seulement quatre à cinq opérations de sauvetage.
- À bord, quelles sont les soins les plus souvent apportés aux rescapés ?
De nombreuses personnes souffrent également de brûlures chimiques causées par le fuel. A bord des canots de fortune, souvent chahutés par la houle et le vent, l’essence s’échappe des jerricanes posés au milieu des migrants. Au contact de l’eau de mer, elle brûle gravement la peau.
Selon Elizabeth, qui fait partie de l’équipe médicale de MSF, "les femmes sont généralement les premières victimes du fuel puisqu’elles sont assisses au centre des canots, tandis que les hommes, eux, restent sur les côtés. Elles se retrouvent gravement brûlées au niveau des fesses, des cuisses et des parties génitales".