De plus en plus de migrants indiens prennent la route des Balkans
Selon des officiels serbes, un nombre grandissant de ressortissants indiens a tenté de rejoindre clandestinement l’Union européenne ces derniers mois.
Selon des officiels serbes, un nombre grandissant de ressortissants indiens a tenté de rejoindre clandestinement l’Union européenne ces derniers mois.
Une petite fille turque de 10 ans est morte dans la Dragonja, la rivière qui sépare la Croatie de la Slovénie, à seulement 30 km de l'Italie. Elle était sur les épaules de sa mère, qui tentait de gagner l'autre rive, lorsqu'elle a été happée par le courant.
Des investigations menées par plusieurs médias confirment l'existence de refoulements illégaux dont sont victimes les migrants aux frontières croates, roumaines et grecques par les autorités. Ces pushbacks violents ont été filmés par les journalistes.
Depuis sa fermeture en 2016, jamais la route des Balkans n'a été aussi empruntée que ces douze derniers mois par les candidats à l’exil. Mais paradoxalement, elle n'a jamais autant ressemblé à une impasse... Pour protéger les frontières extérieures de l'Union européenne, la Croatie et la Hongrie n'hésitent pas à violer les procédures du droit d'asile et à multiplier les mauvais traitements contre ceux qui ont quitté leur terre natale, avec l’espoir d’une vie meilleure.
Pour contourner la Croatie, de plus en plus d’exilés tentent de passer de la Serbie vers la Roumanie avant d’espérer rejoindre les pays riches de l’Europe. Un chemin plus long et risqué, qui illustre la précarisation croissante des migrants du fait de la politique sécuritaire impulsée par l’Union européenne.
L'association Danish Refugee Council a recueilli le témoignage d'une migrante afghane ayant tenté d'entrer illégalement en Croatie. Cette dernière affirme avoir été agressée sexuellement en février par des policiers croates qui l'ont forcée à se déshabiller, l'ont battue puis menacée à l'aide d'un couteau.
Dans un communiqué, la mission de l'ONU en Bosnie a appelé lundi la Croatie et la Bosnie à enquêter sur des cas de violences perpétrées contre des migrants à la frontière entre ces deux pays. L'agence affirme avoir vu 50 hommes "épuisés" et couverts de blessures marcher près de cette frontière vendredi après avoir été refoulés de Croatie.
Quatre migrants sont décédés en Croatie lundi après que le camion de marchandises dans lequel ils s'étaient cachés s'est retourné sur l'autoroute. Selon les autorités locales, 11 autres migrants syriens, également présents dans le véhicule, ont été transportés à l'hôpital pour des blessures parfois graves.
Un migrant a été tué et plusieurs autres gravement blessés par l’explosion d’une mine antipersonnel en Croatie, non loin de la frontière bosnienne, dans la région de Saborsko. Plus de vingt ans après la guerre, la région, couverte de forêts, est encore infestée de ces engins que les autorités peinent à enlever.
Les autorités italiennes auraient privé des migrants de leur droit à demander l'asile. Plus largement, des ONG rapportent régulièrement des cas de refoulements, parfois violents, dans la région des Balkans.
La commission européenne a-t-elle insuffisamment veillé au respect des droits fondamentaux à la frontière entre la Bosnie et la Croatie ? Une enquête de la médiatrice de l’Union européenne est en cours pour le déterminer. L’initiative fait suite notamment aux révélations d’Amnesty International qui a documenté le cas de seize personnes torturées par la police croate.
Le règlement de Dublin III confie, dans la plupart des cas, la responsabilité d’une demande d’asile au pays de première entrée des migrants dans l’UE. A l'heure de sa remise en cause - pour être remplacé par un système qui pourrait être plus strict -, InfoMigrants a interrogé plusieurs "dublinés" à travers l'Europe pour comprendre quel impact ce mécanisme a eu sur leur vie de demandeurs d'asile.