Le gouvernement autrichien s’est dit "prêt à prendre des mesures pour protéger" ses frontières, après l’accord conclu lundi en Allemagne. Le texte allemand prévoit de restreindre l’entrée des migrants sur son sol, en les refoulant notamment en territoire autrichien.
L’accord sur les migrants conclu lundi 2 juillet entre la chancelière allemande Angela Merkel et son ministre de l’Intérieur Horst Seehofer inquiète ses voisins européens, en premier lieu l’Autriche, pays frontalier de l’Allemagne.
Face à la pression de l’aile la plus à droite de sa coalition qui menaçait de claquer la porte, Angela Merkel a accepté de clore définitivement sa politique migratoire généreuse de 2015/2016, et notamment de renvoyer les demandeurs d’asile déjà enregistrés ailleurs dans l’Union européenne (UE) vers le premier pays d’entrée, ou à défaut de les refouler vers l’Autriche voisine.
Si l’accord est validé par le gouvernement allemand, "nous serons obligés de prendre des mesures pour éviter des désavantages pour l’Autriche et sa population", ont averti les autorités dans un communiqué rendu public mardi 3 juillet.
L’Autriche est prête à des mesures pour protéger ses "frontières sud en particulier", avec l’Italie et la Slovénie est-il écrit dans ce texte signé du chancelier conservateur Sebastian Kurz et de ses alliés d’extrême droite (FPÖ), le vice-chancelier Heinz-Christian Strache et le ministre de l'Intérieur Herbert Kickl.
Pendant les cinq premiers mois de l’année, environ 4 600 "entrées non autorisées" ont été enregistrées en Allemagne en provenance de l’Autriche, selon les chiffres de la police allemande.
Face à un éventuel renforcement des contrôles côté allemand, les Autrichiens craignent de voir de plus en plus de migrants bloqués sur leur territoire. "L’Autriche, et en particulier la région de Salzbourg, ne peut et ne doit en aucun cas devenir une ‘salle d’attente’ pour migrants", a estimé Wilfried Haslauer, gouverneur conservateur de la province de Salzbourg qui jouxte la Bavière.