La République centrafricaine fait face à de réguliers cycles de violences qui conduisent à de nombreux déplacements de populations. Ils sont près de 700 000 déplacés internes et 580 000 réfugiés à l’extérieur du pays, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Durant leur fuite, les familles sont parfois divisées. Le programme de rétablissement des liens familiaux du comité international de la Croix-Rouge (CICR) aide les familles qui le sollicitent. Le CICR enquête alors. Il peut s’agir d’une simple remise en contact mais parfois la démarche va plus loin et l’organisation peut transporter les membres d’une famille, comme dans la famille de Pélagie et de Jacqueline.
Une voiture du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) arrive devant la petite concession familiale. C’est un grand moment d’émotion.
En effet, cela fait plus d’un an que Pélagie a sollicité l’aide de l’organisation internationale de la Croix-Rouge pour retrouver ses trois neveux et nièces, réfugiés au Congo, après les attaques de 2016 à Zémio. Après deux tentatives de retour avortées, cette fois-ci c’est la bonne. Jacqueline, leur cousine, est très émue.
"Maintenant on va être ensemble. Déjà, on est complet. Les enfants sont là parmi nous maintenant. L’autre fois, on était incomplets mais maintenant, les enfants sont là. Ça va très bien se passer", se réjouit Jacqueline.
Les familles divisées sont nombreuses et le processus de réunification rendu difficile par la situation sécuritaire, l’éloignement géographique ou encore les structures de communications limitées. Le processus peut être long, explique Delphine Marcé, responsable des activités protection pour le CICR en Centrafrique. "Cela peut prendre de plusieurs semaines à plusieurs années. Dans le cas d’aujourd’hui, par exemple, cela n’a pas pris très longtemps pour retrouver le lieu exact où se trouvaient les enfants, à partir des informations de leur tante. Néanmoins, dans certains autres cas c’est une histoire d’années. Tous les efforts sont faits, à tous les échelons, avant de se dire que nous ne pouvons donner une information positive à la famille", précise-t-elle.
Les demandes de recherche se comptent par centaines. L’année dernière, le CICR a rendu 48 enfants et personnes vulnérables à leurs familles.
Texte initialement publié sur : RFI