Des centaines de migrants vivent dans des conditions extrêmement précaires en Bosnie, d’où ils espèrent franchir la frontière croate et entrer dans l’Union européenne. Pour les autorités bosniennes, l’approche de l’hiver accélère la nécessité d’héberger toutes ces personnes.
Alors que les températures hivernales s’installeront bientôt en Europe, des centaines de migrants vivent toujours dans des campements de fortune en Bosnie, en attendant de rejoindre l’Europe occidentale.
Dans le campement de Velika Kladusa, au nord-ouest de la Bosnie, près de la frontière croate, quelque 200 à 300 migrants vivent dans de très mauvaises conditions. Depuis une semaine, ils réclament l’ouverture de la frontière devant le poste-frontière de Maljevac. Des heurts entre migrants et policiers ont éclaté à cet endroit la semaine dernière. Depuis, des migrants campent jour et nuit, à proximité du poste-frontière.
La situation n’est pas meilleure à Bihac, à quelques kilomètres de là, où quelque 150 à 200 migrants arrivent tous les jours ces dernières semaines. Ils ont installé un campement de fortune dans un parc près du centre-ville, autour d'une cité universitaire abandonnée, rejoignant les centaines de personnes qui s’y trouvaient déjà.
Création de places d’hébergement
Le temps presse pour les autorités. La semaine dernière, deux nouveaux centres d'accueil ont été ouverts avec l'aide de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), l'un à Bihac (nord-ouest) et l'autre près de Sarajevo, avec une capacité totale de 850 places. Ces deux nouveaux centres ont permis de porter à 1 700 le nombre de places d’hébergement dans le pays.
Mais le nombre est encore insuffisant. Pour Peter Van der Auweraert, responsable de l'OIM, l'objectif est d'avoir pour l'hiver des logements pour environ 3 700 personnes "qui sont en transit en Bosnie".
Depuis le début de l'année, les autorités bosniennes ont enregistré
l'entrée illégale de 20 000 personnes dans ce pays des Balkans. Originaires
d’Asie, du Proche-Orient et d’Afrique du Nord, la plupart ont pu poursuivre
leur périple.
"La perception des migrants, et c'est la réalité, est que la route est ouverte", explique Peter Van der Auweraert. Le responsable affirme que quelque 16 000 personnes "ont pu partir de façon irrégulière" en Croatie.