Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, refuse de recevoir des migrants débarqués du Sea Watch 3 et de précédents sauvetages à Malte, tant que les autres pays européens (Portugal, Allemagne...) n'accueillent pas à leur tour des migrants secourus par l'Italie à l'été 2018.
L’Italie fait marche arrière. Après s’être engagée mercredi, par la voix de son chef de gouvernement, Giuseppe Conte, à accueillir une quinzaine de migrants secourus à Malte ces derniers jours, Rome a rétro-pédalé.
Plus question d'accueillir une quinzaine de personnes, mais seulement dix. C'est Matteo Salvini, le ministre italien de l'Intérieur, qui a décidé de réduire leur nombre. De plus, le ministre populiste a posé une condition à leur arrivée : l'Italie doit d’abord obtenir de ses partenaires européens qu'ils acceptent à leur tour des migrants arrivés sur le sol italien l'été dernier. Matteo Salvini leur reproche des promesses et des accords non tenus.
Des promesses d’accueil de migrants non respectées
L'Allemagne, l'Espagne, le Portugal et Malte avaient accepté en juillet 2018 de prendre en charge 50 des 450 migrants débarqués en Sicile cet été par le Diciotti, un navire des garde-côtes italiens.
Or d’après le chef de l’extrême droite italienne, six mois plus tard, aucun de ces États n’aurait respecté ses engagements. D’après lui, à ce jour Berlin n’a accueilli que 23 migrants, l'Espagne 21, le Portugal 19 et Malte aucun. Quant à l'Irlande, qui avait promis l’accueil de 20 personnes, elle n’en a pris que 16 selon Salvini.
Depuis son accession au ministère de l'Intérieur italien en juin, Matteo Salvini accuse régulièrement ses voisins européens de ne pas répartir correctement l’accueil des migrants. L'Italie a longtemps été leur porte d'entrée en Europe, mais dans le cadre de sa politique anti-immigration, Matteo Salvini a fermé les ports italiens aux navires secourant des migrants au large de la Libye, qu'ils soient d'ONG, commerciaux ou même garde-côtes italiens.
180 migrants répartis entre pays européens
Pour cette nouvelle arrivée de migrants, secourus mercredi 9 janvier à Malte, un accord a été conclu entre pays européens. Aux 49 migrants secourus après avoir été bloqués sur le Sea-Watch et le Sea-Eye, s’ajoutent 249 autres migrants que Malte a secourus et accueillis ces derniers jours.
Sur ce groupe, 78 migrants resteront sur l'île méditerranéenne, tandis que 44 Bangladais seront renvoyés dans leur pays. Malte a estimé qu'ils n'avaient pas de raison d'y demander l'asile.
Au final, il ne restera plus que 180 personnes qui seront réparties entre l’Italie, qui en accepte 10, l'Allemagne et la France, qui en accueilleront chacun 60, mais aussi le Portugal, l'Irlande, la Roumanie, le Luxembourg, les Pays-Bas.