La Colombie accueille des étrangers des quatre coins de la planète. La culture orientale se développe dans le pays depuis des dizaines d'années grâce à ses représentants. A Medellin, des Iraniens ou des Pakistanais ont trouvé leur bonheur à travers un commerce, un restaurant ou simplement un mariage. Parfois même, les produits iraniens sont mis en valeur par des voisins d'Iran. Rencontres.
De notre correspondante à Medellin,
Du haut de son 1,90 m, l'Iranien Reza Jafarizadeh accueille personnellement chaque client de sa boutique. L'ancien professeur vit en Colombie depuis 13 ans : son « pays d'adoption ».
Fatigué d'une vie qu'il jugeait dépourvue de sens, il a tout quitté pour découvrir la Colombie. « Après 20 ans d'études et 12 ans de travail, je n'étais pas heureux. D'un point de vue économique, oui je l'étais. J'avais un appartement de 150 m2, un patio que je partageais avec mon père, j'avais une propriété, une voiture. J'étais marié à une Iranienne. Mais je n'étais pas heureux. Alors j'ai pris 6 mois de vacances en Colombie sans parler un mot d'espagnol. »
Après deux visites dans la ville, Reza tombe amoureux de Medellin. « Quand je suis arrivé à Medellin, un nouveau monde s'est ouvert. J'ai appelé mon ami et je lui ai dit “envoie-moi mes bagages, je reste ici”. Il n'en revenait pas et moi non plus. » Nous sommes alors en 2003.
« Tu n'as pas d'argent mais tu vis heureux comme tous les Colombiens »
Quelques années plus tard, Reza Jafarizadeh ouvre et gère une boutique d'art du Moyen-Orient. Il y vend des produits venus d'Iran, d'Egypte, de Turquie, de Syrie, du Liban et d'Inde. De l'artisanat iranien, au tapis persans, en passant par le narguilé, et les accessoires de danse orientale, tout y est. « La vie est difficile financièrement parlant mais il y a une bonne qualité de vie. Tu n'as pas d'argent mais tu vis heureux comme tous les Colombiens. Ils n'ont rien mais ils sont détendus et heureux. Les Colombiens aiment les étrangers. Je suis donc respecté. Je me sens parfaitement “Paisa pues” [nom des habitants de Medellin suivi d'une expression typique de la région qui veut dire "donc"; Ndlr] »
Après 24 ans en Iran, une carrière de professeur d'anglais et de gérant industriel dans l'une des plus importante compagnie iranienne, Reza réinvente ses images du pays véhiculées par l'auteur colombien Gabriel Garcia Marquez dans son œuvre Cent ans de solitude. En 13 ans, il n'est retourné au pays que deux fois. Il est loin le projet de réaliser un doctorat en linguistique ou en commerce en Nouvelle-Zélande. A 48 ans, Reza n'envisage pas de retourner vivre dans son pays, seulement pour visiter sa famille. Depuis cinq ans, il a la nationalité colombienne, après son mariage en secondes noces avec une Colombienne.
Un Pakistanais ambassadeur des tapis persans
Reza n'est pas seul à proposer des produits iraniens. Son ami pakistanais Rana Mohammad Arif est un autre ambassadeur de la culture perse. Originaire de la ville de Lahore dans la province du Pendjab, ce père de famille vit en Colombie depuis 1997, avec sa femme et ses deux filles. Il gère l'affaire familiale de son frère, le consul du Pakistan en Colombie.
Ainsi, les deux frères vendent des tapis persans depuis trente ans. « A notre arrivée, l'Amérique du Sud était un marché vierge. Les gens ne connaissaient rien de cette culture des tapis orientaux. Il a fallu leur expliquer que ce style avait plus de 3 000 ans. Ici, comme beaucoup de personnes ont des sols en marbre chez eux, ils ne voulaient pas les cacher. Pour eux, le tapis est “un chiffon”. Alors payer plus de 20 ou 30 millions de pesos [6 à 9 000 euros; Ndlr] pour un tapis ne se justifie pas. On leur explique que c'est une tradition de décoration orientale et non un chiffon. »
« Je vends de nombreux tapis de 1 500 à 3 000 euros »
La clientèle est particulière mais avec le temps, le marché s'est développé. Aujourd'hui, la boutique de Rana Mohammad, Kazak, propose à la vente des tapis de soie, de laine, de laine mélangée avec du coton, modernes, anciens ou classiques. « Les tapis persans sont de grandes qualités. Ils sont faits artisanalement, c'est un excellent produit à vendre à l'étranger. Le fait main a une grande valeur. Il faut parfois jusqu'à trois ans pour faire un tapis persan. d'autres tapis viennent du Pakistan, d'Afghanistan, d'Inde et quelques-uns de Turquie. »
Mais à chaque continent, ses produits phares, affirme Rana Mohammad Arif, « En Europe et au Moyen-Orient, les tapis persans de soie se vendent jusqu'à 300 000 dollars. En Colombie, ce type de tapis ne se vend pas. Mais avec le temps, les Colombiens s'y intéressent et on vend à Bogota, à Cali, et à Medellin. J'ai déjà vendu jusqu'à 700 000 millions de pesos [Environ 213 000 euros; Ndlr] de tapis. En général, je vends de nombreux tapis entre 5 et 10 millions de pesos. »
Et même s'ils sont peu nombreux à Medellin, ces ambassadeurs d'Orient s'y sentent bien accueillis.
Du haut de son 1,90 m, l'Iranien Reza Jafarizadeh accueille personnellement chaque client de sa boutique. L'ancien professeur vit en Colombie depuis 13 ans : son « pays d'adoption ».
Fatigué d'une vie qu'il jugeait dépourvue de sens, il a tout quitté pour découvrir la Colombie. « Après 20 ans d'études et 12 ans de travail, je n'étais pas heureux. D'un point de vue économique, oui je l'étais. J'avais un appartement de 150 m2, un patio que je partageais avec mon père, j'avais une propriété, une voiture. J'étais marié à une Iranienne. Mais je n'étais pas heureux. Alors j'ai pris 6 mois de vacances en Colombie sans parler un mot d'espagnol. »
Après deux visites dans la ville, Reza tombe amoureux de Medellin. « Quand je suis arrivé à Medellin, un nouveau monde s'est ouvert. J'ai appelé mon ami et je lui ai dit “envoie-moi mes bagages, je reste ici”. Il n'en revenait pas et moi non plus. » Nous sommes alors en 2003.
« Tu n'as pas d'argent mais tu vis heureux comme tous les Colombiens »
Quelques années plus tard, Reza Jafarizadeh ouvre et gère une boutique d'art du Moyen-Orient. Il y vend des produits venus d'Iran, d'Egypte, de Turquie, de Syrie, du Liban et d'Inde. De l'artisanat iranien, au tapis persans, en passant par le narguilé, et les accessoires de danse orientale, tout y est. « La vie est difficile financièrement parlant mais il y a une bonne qualité de vie. Tu n'as pas d'argent mais tu vis heureux comme tous les Colombiens. Ils n'ont rien mais ils sont détendus et heureux. Les Colombiens aiment les étrangers. Je suis donc respecté. Je me sens parfaitement “Paisa pues” [nom des habitants de Medellin suivi d'une expression typique de la région qui veut dire "donc"; Ndlr] »
Après 24 ans en Iran, une carrière de professeur d'anglais et de gérant industriel dans l'une des plus importante compagnie iranienne, Reza réinvente ses images du pays véhiculées par l'auteur colombien Gabriel Garcia Marquez dans son œuvre Cent ans de solitude. En 13 ans, il n'est retourné au pays que deux fois. Il est loin le projet de réaliser un doctorat en linguistique ou en commerce en Nouvelle-Zélande. A 48 ans, Reza n'envisage pas de retourner vivre dans son pays, seulement pour visiter sa famille. Depuis cinq ans, il a la nationalité colombienne, après son mariage en secondes noces avec une Colombienne.
Un Pakistanais ambassadeur des tapis persans
Reza n'est pas seul à proposer des produits iraniens. Son ami pakistanais Rana Mohammad Arif est un autre ambassadeur de la culture perse. Originaire de la ville de Lahore dans la province du Pendjab, ce père de famille vit en Colombie depuis 1997, avec sa femme et ses deux filles. Il gère l'affaire familiale de son frère, le consul du Pakistan en Colombie.
Ainsi, les deux frères vendent des tapis persans depuis trente ans. « A notre arrivée, l'Amérique du Sud était un marché vierge. Les gens ne connaissaient rien de cette culture des tapis orientaux. Il a fallu leur expliquer que ce style avait plus de 3 000 ans. Ici, comme beaucoup de personnes ont des sols en marbre chez eux, ils ne voulaient pas les cacher. Pour eux, le tapis est “un chiffon”. Alors payer plus de 20 ou 30 millions de pesos [6 à 9 000 euros; Ndlr] pour un tapis ne se justifie pas. On leur explique que c'est une tradition de décoration orientale et non un chiffon. »
« Je vends de nombreux tapis de 1 500 à 3 000 euros »
La clientèle est particulière mais avec le temps, le marché s'est développé. Aujourd'hui, la boutique de Rana Mohammad, Kazak, propose à la vente des tapis de soie, de laine, de laine mélangée avec du coton, modernes, anciens ou classiques. « Les tapis persans sont de grandes qualités. Ils sont faits artisanalement, c'est un excellent produit à vendre à l'étranger. Le fait main a une grande valeur. Il faut parfois jusqu'à trois ans pour faire un tapis persan. d'autres tapis viennent du Pakistan, d'Afghanistan, d'Inde et quelques-uns de Turquie. »
Mais à chaque continent, ses produits phares, affirme Rana Mohammad Arif, « En Europe et au Moyen-Orient, les tapis persans de soie se vendent jusqu'à 300 000 dollars. En Colombie, ce type de tapis ne se vend pas. Mais avec le temps, les Colombiens s'y intéressent et on vend à Bogota, à Cali, et à Medellin. J'ai déjà vendu jusqu'à 700 000 millions de pesos [Environ 213 000 euros; Ndlr] de tapis. En général, je vends de nombreux tapis entre 5 et 10 millions de pesos. »
Et même s'ils sont peu nombreux à Medellin, ces ambassadeurs d'Orient s'y sentent bien accueillis.