Sur les 144 cadavres de migrants reçus l’an dernier par la morgue de Nador, au nord-est du Maroc, après différents naufrages, 40 corps sont toujours en attente d’identification et d’inhumation. L’Association marocaine des droits de l’Homme demande aux autorités d’accélérer le travail d’identification.
Selon l’association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), 40 cadavres de migrants qui reposent à la morgue de Nador, au nord-est du Maroc, depuis l’an dernier, n’ont toujours pas été identifiés par les autorités.
Quarante cadavres en attente d’identification depuis des mois
"En 2018, la morgue a reçu 144 cadavres de migrants, pour la plupart originaires d’Afrique subsaharienne, après différents naufrages en tentant de rejoindre l’Espagne", explique Omar Naji, président de l’AMDH Nador, joint par InfoMigrants. "Parmi eux, 40 n’ont toujours pas été identifiés et inhumés".
Les autres ont bien été inhumés au cimetière de la ville, parfois sans identification préalable. "Après plusieurs mois sans nouvelles de la famille, les autorités décident d’enterrer le corps de manière anonyme", précise encore Omar Naji.
Les 40 corps n’ont toujours pas pu avoir de sépulture
décente car "ce sont sûrement les derniers cadavres arrivés à la
morgue" signale le président de l’association qui déplore que le travail
d’identification ne se fasse pas assez vite et demande aux autorités
d’accélérer le processus.
Disparition de quatre cadavres
Au cimetière islamique de Nador, on dénombre ainsi de plus en plus de tombes comportant uniquement le sexe et la date d’inhumation du corps.
L’association alerte également sur la disparition de quatre cadavres qui attendaient leur identification à la morgue de la ville côtière. "On ne sait pas ce qu’ils sont devenus", s’interroge Omar Naji qui réclame l’ouverture d’une enquête.
Lors des six premiers mois de l’année, un peu plus de 150 personnes ont péri en tentant de rejoindre les côtes espagnoles depuis les rives marocaines, contre 241 à la même période l’an dernier, selon les chiffres de l’Organisation internationale des migrations.