Un campement avec 150 migrants a été évacué mardi 9 juillet à Calais. Crédit : Human rights observers / Auberge des migrants
Un campement avec 150 migrants a été évacué mardi 9 juillet à Calais. Crédit : Human rights observers / Auberge des migrants

Les forces de l’ordre ont évacué mardi matin un campement de migrants à Calais, où se trouvaient environ 150 personnes. Selon la préfecture, 53 migrants ont été mis à l’abri dans des centres d’accueil et d’hébergement. Les associations dénoncent des démantèlements à répétition.

À 7h du matin mardi 9 juillet, les forces de l’ordre ont procédé au démantèlement d’un campement de migrants à Calais, dans le nord de la France.

Quelque "250 tentes, identifiées sur trois sites" de cette zone située à l’est de la ville "hébergeaient 150 personnes, majoritairement d’origine africaine, dans des conditions extrêmement précaires", a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais dans un communiqué.

"Ces occupations occasionnaient de sérieux problèmes de sécurité, de salubrité et de tranquillité, en particulier pour les salariés des entreprises situées juste à proximité" et "trois ordonnances d’expulsion", rendues en mai et juin, permettaient cette évacuation selon la préfecture.

À l’issue de l’évacuation, qui s’est terminée vers 10h30, 53 migrants dont six mineurs ont été "pris en charge", précise la préfecture qui ajoute que des maraudes ont permis "de proposer une mise à l’abri dans des centres d’accueil et d’hébergement".

"Entre 300 et 400 personnes vivaient dans le camp"

Mais "entre 300 et 400 personnes vivaient dans ce camp", assure à InfoMigrants Hugo, bénévole à l’Auberge des migrants. "Beaucoup ont fui les lieux lundi soir quand ils ont appris qu’un démantèlement aurait lieu mardi car ils ont peur d’aller dans les centres et d’être expulsés [au vu de leur situation administrative]", continue-t-il. "Ils ont sûrement rejoint d’autres campements de la ville".

Selon le militant, près d’une trentaine de migrants ont été embarqués dans les fourgons de police, après avoir refusé leur mise à l’abri. "Nous ne savons pas s’ils ont été envoyés en centre de rétention", signale Hugo.

>> À lire sur InfoMigrants : "Deux démantèlements par jour" à Calais : une "routine" qui épuise les migrants

Alors que l’évacuation était en cours mardi, l’AFP a constaté que de nombreux migrants, un sac sur le dos contenant leur matériel de couchage, partaient à pied le long de la route de Gravelines, là où se trouvait la "jungle", l’immense camp où ont vécu jusqu’à 10 000 personnes dans des conditions déplorables.

"Depuis plus d’un an, les expulsions quotidiennes des campements calaisiens, la privation du matériel de première nécessité, les arrestations et mises en rétention administrative s’ajoutent aux violences policières systématiques. Depuis quatre mois, la préfecture cherche à multiplier les expulsions définitives des lieux de vie, provoquant une errance forcée des exilés", a dénoncé l’association Utopia 56 dans un communiqué publié lundi soir.

 

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