Une centaine de migrants, situés à bord d'un navire des garde-côtes italiens, baptisé le Gregoretti, vont pouvoir débarquer en Italie, grâce à l'autorisation de Matteo Salvini, le ministre de l'Intérieur italien. Celui-ci exigeait depuis l'arrivée du bateau, en Sicile, dimanche à l'aube, qu'un accord de répartition soit signé entre les pays membres de l'Union européennes pour autoriser le débarquement.
Cela faisait une semaine que le Gregoretti, un navire des garde-côtes italiens était bloqué dans le port d'Augusta, en Sicile, depuis dimanche à l'aube. A cause de la présence de dizaines de migrants sur le bateau, le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, refusait de laisser débarquer les migrants tant qu'un plan de répartition n'avait pas été convenu avec l'Union européenne.
Cet accord de répartition a finalement vu le jour puisque l'Allemagne, le Portugal, la France, le Luxembourg, l'Irlande et l'Eglise d'Italie se sont accordés pour prendre en charge ces migrants, selon Matteo Salvini et un porte-parole de la Commission européenne. "Je donnerai l'autorisation de débarquer dans les prochaines heures", a déclaré sur Facebook Matteo Salvini. Les 116 migrants présents à bord pourront donc poser le pied à terre, mercredi.
La France accueillera trente réfugiés du Gregoretti
Pour le moment, peu de détails ont été communiqués sur la répartition mais, selon les indications fournies à Bruxelles, l'Eglise d'Italie devrait prendre en charge plus de la moitié des migrants. La France s'est aussi engagée à accueillir trente "réfugiés".
En effet, le ministre français de l'Intérieur, Christophe Castaner, "a donné son accord" pour que "trente personnes, des réfugiés et non des migrants économiques", soient accueillies en France dans les prochains jours, d'après son ministère. L'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a réagi à cette décision en annonçant sa venue en Italie dans "quelques jours".
Partis de Libye en début de semaine dernière, ces migrants naviguaient sur deux embarcations distinctes et étaient, à ce moment-là, 140. Repérés par des pêcheurs, ils ont ensuite été secourus par des vedettes des garde-côtes italiens avant d'être transférés, jeudi 25 juillet, sur le Gregoretti, au moment même où 110 migrants ont disparu dans un naufrage, près des côtes libyennes.
Nei prossimi minuti firmerò il divieto di ingresso e di transito nelle acque territoriali italiane per la nave Alan Kurdi che ha raccolto 40 immigrati davanti alla Libia.
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) July 31, 2019
È una Ong tedesca quindi sa dove può andare, ma non in Italia. Punto. pic.twitter.com/8folpxGx00
Quelques jours plus tôt, lundi 29 juillet, l'Italie avait donné, lundi 29 juillet, son feu vert au débarquement de quinze mineurs qui se trouvaient à bord du Gregoretti.
Nouveau sauvetage de 40 migrants
Et alors que les pays européens ont réussi à se mettre d'accord pour la prise en charge des passagers du Gregoretti, l'ONG allemande Sea-Eye a annoncé de son côté que son bateau, baptisé le Alan Kurdi, avait secouru 40 migrants mercredi 31 juillet, au large de la Libye. Toutefois, ils ne pourront pas entrer dans les eaux italiennes, sur ordre de Matteo Salvini. "Nous connaissons l'attitude de l'Italie envers les organisations de sauvetage mais nous devons nous adresser en premier à ce pays", a expliqué Sea-Eye à InfoMigrants.
Une solution européenne a été trouvée pour les femmes et les hommes bloqués sur le navire Gregoretti. Ils vont débarquer en Italie, puis seront accueillis dans 6 pays, dont la France. Notre pays est fidèle à ses principes : responsabilité, solidarité et coopération européenne.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 31, 2019
Malgré la position intransigeante de Matteo Salvini sur l'accès des navires humanitaires aux ports italiens, des migrants parviennent toutefois à débarquer sur le sol italien. Selon son ministère, plus de 3 700 migrants sont arrivés cette année sur les côtes italiennes, dont 950 en juillet. La plupart d'entre eux ont atteint directement les côtes, après plusieurs jours passés en mer, sur des voiliers depuis la Turquie, des barques et des canots pneumatiques depuis la Libye ou la Tunisie.