Trois militants du groupuscule d'extrême-droite Génération identitaire ont été condamnés jeudi par le tribunal de Gap à six mois de prison ferme, 2 000 euros d'amende ainsi qu'à la privation de leurs droits civiques, civils et de famille pendant cinq ans. Clément Gandelin, Romain Espino et Damien Lefèvre avaient participé à une vaste opération anti-migrants au col de l'Échelle, lieu de passage de migrants dans les Alpes en avril 2018.
La justice française a condamné jeudi 29 août à des peines de six mois de prison ferme trois responsables de Génération identitaire, pour des actions anti-migrants menées dans les Alpes au printemps 2018.
L’association d’extrême-droite est condamnée à une amende maximale de 75 000 euros.
Le 21 avril 2018, Génération identitaire avait monté une vaste opération au col de l’Échelle, point de passage de nombreux migrants dans les Alpes.
Une centaine de personnes vêtues du même blouson bleu s’étaient mobilisées, avec deux hélicoptères, une banderole géante et une "frontière symbolique" matérialisée dans la neige par des grillages en plastique. Dans les semaines suivantes, les militants d’extrême-droite avaient annoncé des interceptions de migrants et des enquêtes sur les passeurs.
Les prévenus font appel
Dans sa motivation, que l’AFP a pu consulter, le tribunal de Gap considère que, "compte-tenu de la nature extrêmement grave des faits, de l’importance du trouble à l’ordre public occasionné non seulement pendant leur période de commission mais de manière durable dans le département, de l’importance des valeurs protégées par les infractions reprochées et du passé pénal des prévenus", la prison ferme s’impose.
Les trois prévenus étaient poursuivis pour des "activités exercées dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique".
Le tribunal a également condamné Clément Gandelin (dit Galant), 24 ans, président de Génération identitaire, son porte-parole Romain Espino, 26 ans, et un organisateur actif du mouvement, Damien Lefèvre (dit Rieu), 29 ans, à verser une amende de 2 000 euros. Les prévenus sont aussi privés de leurs droits civiques, civils et de famille pendant cinq ans.
Leur avocat, Pierre-Vincent Lambert, a d’ores et déjà annoncé que ses clients feraient appel de la décision.
"L’État a donc décidé de persécuter les jeunes Français qui osent prouver symboliquement et pacifiquement que défendre nos frontières est possible", a réagi sur Twitter l'identitaire Damien Lefèvre.