Un campement de migrants dans le nord de Paris. Crédit : Reuters
Un campement de migrants dans le nord de Paris. Crédit : Reuters

La France expérimente depuis le 10 octobre à Paris un centre d’accueil et d’insertion des réfugiés (CAIR) visant à offrir à ces derniers un toit et un suivi administratif. Le but est de les aider à s’intégrer en France alors que préfecture estime que 10 à 15% des migrants qui vivent dans des campements insalubres en région parisienne sont des étrangers ayant obtenu leurs papiers.

"C'est une dernière étape avant l'insertion pour des personnes aux parcours difficiles.” Le préfet de la région d’Ile-de-France, Michel Cadot, a visité lundi 28 octobre le tout premier centre d’accueil et d’insertion des réfugiés (CAIR), situé boulevard Poniatowski dans le 12e arrondissement de Paris, à quelques mètres du périphérique.

“L’objectif [de cet établissement] est de permettre à des personnes auxquelles la République a apporté sa protection de maximiser leur chances de bien s’intégrer à la société française, ce qui passe par l’apprentissage, dans des conditions matérielles sereines, du français et des valeurs de notre pays mais aussi par la formation professionnelle et l’accompagnement vers le logement”, a déclaré le préfet.

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Les pensionnaires - des hommes seuls - doivent en effet bénéficier d’un suivi personnalisé, d’une aide pour trouver un logement, de cours de français et de mises en relation avec des entreprises pour ceux qui n’auraient pas encore d’emploi. Ouvert depuis le 10 octobre, l’établissement accueille déjà 34 personnes ayant obtenu l'asile en France. À terme, ce sont 200 réfugiés qui doivent être hébergés sur place pour six mois renouvelables une fois.

Entre 10 et 15% de réfugiés à la rue en région parisienne

Cette initiative intervient alors que les autorités ont constaté que “beaucoup de réfugiés, qui ont donc obtenu l'asile, restent dans les hébergements dédiés aux nouveaux arrivants, avec un engorgement qui contribue à laisser de nombreuses personnes à la rue", poursuit Michel Cadot, soulignant que 10 à 15% des migrants qui vivent dans des campements insalubres en région parisienne sont des réfugiés statutaires.

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Opéré par l’association Aurore, ce premier CAIR conçu pour demeurer “un lieu de passage” a été aménagé dans un ancien hangar industriel. Les pensionnaires disposent d’un box individuel avec un lit, un placard et une table basse. Des travaux doivent encore être réalisés pour permettre aux cours de français d’être dispensés sur place. Pour l’heure, les réfugiés doivent se rendre dans un autre accueil de jour parisien géré par Aurore pour apprendre le français.

Le préfet Michel Cadot a prévu d’évaluer ce modèle de centre d’un type nouveau au cours de l’année 2020 pour s’assurer de son efficacité et éventuellement étendre le concept. 

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