La fumée des gaz lacrymogènes s'élevait au dessus du camp de Samos lors des échauffourées qui ont opposé la police aux migrants manifestants le 19 décembre. ©REUTERS
La fumée des gaz lacrymogènes s'élevait au dessus du camp de Samos lors des échauffourées qui ont opposé la police aux migrants manifestants le 19 décembre. ©REUTERS

Des affrontements ont opposé jeudi les forces de l’ordre aux migrants du camp Vathy de Samos qui manifestaient contre leurs conditions de vie particulièrement difficiles. Près de 7 500 personnes vivent dans le hotspot de l’île grecque qui n'est prévu pour en accueillir que 650.

La police a utilisé jeudi 19 décembre des gaz lacrymogènes pour disperser des demandeurs d'asile protestant contre leurs conditions d'accueil dans le camp surpeuplé de l'île grecque de Samos, a rapporté l'agence de presse grecque ANA.

Selon ANA, les incidents auraient débuté quand des demandeurs d’asile en majorité d'origine africaine, ont commencé à jeter des pierres vers les forces de l’ordre. Les protestataires bloquaient une route près de leur campement.


Plus de 7 500 personnes survivent dans le camp de Samos alors que les lieux ne peuvent accueillir que 650 personnes. L’immense majorité de la population migrante n’a donc accès ni à l'eau, ni à l'électricité, ni aux toilettes, et ne peut compter que sur une bouteille de 1,5 litres d'eau fournie chaque jour par les autorités.

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 A Vathy - comme dans les autres hotspots grecs des îles de Lesbos, Chios et Leros - les procédures d’enregistrement pour une demande d'asile peuvent prendre des mois voire des années. Dans cette attente, les migrants coincés sur l'île, sont condamnés à errer. Face à eux, les 6 500 habitants de l’île se disent excédés par une situation ingérable et explosive.

Samos est l'une des cinq îles en mer Égée face à la Turquie qui dispose d'un centre de réception et d'identification des demandeurs d'asile et fait face à une recrudescence des arrivées depuis cet été.

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Le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis a annoncé fin novembre sa volonté de remplacer le centre d'accueil existant par un camp fermé plus grand pouvant accueillir au moins 5 000 personnes, mais les autorités locales s'y opposent fermement.

Après la grande crise migratoire de 2015, la Grèce est redevenue en 2019 la principale porte d'entrée en Europe des demandeurs d’asile. Plus de 55 000 demandeurs d'asile sont arrivés par les îles grecques en 2019, selon le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU.

Le gouvernement grec a commencé à transférer des centaines de demandeurs d'asile des îles égéennes vers le continent, avec l'objectif d'en relocaliser 20 000 d'ici début 2020, mais les camps sur le continent sont déjà presque tous saturés.

 

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