Un jeune migrant érythréen a été tué en Libye dans l'incendie qui a ravagé une partie du centre de détention de Zintan dans la nuit de samedi à dimanche. L'origine du feu n'est pas connue mais sur place, des migrants craignent d'autres incidents, leurs conditions de détention étant très sommaires et les cellules surpeuplées.
Un migrant âgé de 24 ans est mort dans l'incendie d'une partie du centre de détention de Zintan, situé à 182 km au sud-ouest de la capitale libyenne Tripoli, rapporte le quotidien irlandais The Irish Times dans un article paru le 2 mars. Le feu s'est déclaré au cours de la nuit du samedi 29 février au dimanche 1er mars, indique l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui a confirmé le drame à InfoMigrants.
"Un migrant érythréen est mort tragiquement dans les flammes, d'autres ont été légèrement blessés. Une équipe de l'OIM a été envoyée sur place dimanche matin, dès que nous avons été alertés, afin de fournir des soins", explique Safa Msehli, porte-parole de l'agence onusienne.
🚨 A young Eritrean died in detention in #Libya last night, after a fire broke out in the DC.
— Safa Msehli (@msehlisafa) March 1, 2020
Avoidable tragedies continue to occur despite calls for action to end arbitrary detention and find an alternative to disembarkation in Libya.
Le feu a pris "dans l'un des hangars du centre de détention" où environ 50 personnes étaient détenues. Une bonne partie du hangar a été endommagée ainsi que les quelques effets personnels des migrants qui dormaient sur place, ajoute la porte-parole.
"Nous ne savons toujours pas comment l'incendie a commencé car tout le monde était en train de dormir", a témoigné un Érythréen en contact avec une journaliste du journal The Irish Times via Facebook. "Les flammes et la fumée se sont propagées rapidement sans que nous puissions les contrôler", a-t-il précisé.
L'OIM confirme que les témoins interrogés par ses équipes ont raconté qu'il faisait très sombre dans le hangar et qu'ils étaient aveuglés par la fumée.
Des migrants "traumatisés" et "inquiets"
"Pour l'heure, les migrants demeurent tous dans le centre de détention", indique l'OIM, qui rappelle que ces établissements sont surpeuplés et que l'accès à l'hygiène et aux services de base y est très difficile.
Selon un autre témoin érythréen cité par The Irish Times, les migrants sont "traumatisés" et "très inquiets" de voir un autre incident du même acabit se produire prochainement dans ces centres de détention qu'ils décrivent comme des zones de non-droit. Ils y sont d'ailleurs enfermés arbitrairement, pour une période allant de quelques mois à plusieurs années.
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Un incendie s'était déclaré à Zintan en décembre, causant des dégâts matériels et quelques intoxications à la fumée.
Depuis 2017, l'Union européenne a passé un accord avec les garde-côtes libyens afin que ces derniers interceptent et ramènent les migrants qui prennent la mer en espérant rejoindre l'Europe. Une fois interceptés, ils sont automatiquement renvoyés dans des centres de détention. Très peu parviennent à s'enfuir.
🚨During the past 24 hrs, 224 migrants were returned to Tripoli &Khums, Libya, by the coast guard.
— IOM Libya (@IOM_Libya) March 2, 2020
IOM teams continue to provide assistance including health screenings &relief items.
2,000+ migrants were returned to Libya so far this year.
Most of them ended up in detention.
Entre dimanche 1er mars et lundi 2 mars, 224 migrants ont ainsi été interceptés et ramenés en Libye par les garde-côtes, selon l'OIM. Ils sont désormais plus de 2 000 depuis le début de l'année à avoir subi le même sort.
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