Trente-six migrants à bord d'une embarcation en provenance de la Turquie ont été secourus et transférés dans la nuit de samedi à dimanche vers une installation dans le nord de l'île de Lesbos, en Grèce, quatorze heures après avoir été repérés au large des côtes.
Trente-six migrants en provenance de la Turquie ont été secourus au large de l'île grecque de Lesbos dans la nuit de samedi à dimanche 14 juin, ont indiqué des garde-côtes grecs à l'AFP. Ce groupe était constitué de dix femmes, dix enfants et seize hommes, tous originaires d'Iran et d'Afghanistan, selon l'Agence de presse grecque (Ana).
Une personne a dû être hospitalisée, a indiqué une responsable du bureau de presse des gardes-côtes. Le reste des membres du groupe ont été transférés sains et saufs dans une installation temporaire pour migrants et placés en quarantaine pour sept jours en vertu des mesures actuelles concernant la lutte contre le Covid-19, précise la même source.
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Il s'agit de la troisième embarcation arrivée à Lesbos depuis le début du mois de juin. Au total 108 migrants ont été secourus au large de l'île ces quinze derniers jours, selon l'Ana, signe d'une reprise des arrivées de migrants après une baisse importante les mois précédents à cause des restrictions concernant le Covid-19.
L'embarcation a été laissée en détresse ''pendant 14 heures''
L'embarcation de ces 36 migrants a été repérée samedi matin mais l'opération de secours et de transfert n'a eu lieu que samedi à minuit. Ce sont finalement les garde-côtes grecs qui ont dû intervenir vu que l'embarcation se trouvait dans les eaux grecques.
Le délai entre le moment où l'embarcation a été repérée et le moment du sauvetage a provoqué des critiques. Les ONG de défense de migrants, Aegean Boat Report et Watch the Med, ont dénoncé sur les réseaux sociaux le fait que les garde-côtes grecs et turcs aient laissé l'embarcation en détresse au large "pendant 14 heures" en se renvoyant la responsabilité, comme ils le font d'habitude dans ce passage migratoire.
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Ces derniers mois, de nombreux rapports d'ONG et des informations publiées par des médias, et notamment par InfoMigrants, ont accusé la Grèce de refouler les migrants en Turquie. En réaction, le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), l'Organisation internationale des Migrations (IOM) et l'Union européenne (UE) ont appelé vendredi Athènes à "ouvrir en urgence une enquête" sur la question et "prendre les mesures nécessaires".
Si la Grèce a entamé son déconfinement ces dernières semaines, les principaux camps de migrants du pays restent eux toujours sous le coup de restrictions strictes. Le confinement à l'intérieur de ces camps a été prolongé pour la troisième fois jusqu’au 21 juin.
Dans une tentative de désengorger le camp surpeuplé de Moria à Lesbos, le gouvernement grec a par ailleurs repris ces derniers jours les transferts réguliers des demandeurs d'asile vers le Pirée, port près d'Athènes. Toutefois, faute de logements sur le continent, des dizaines de demandeurs d'asile ont commencé à camper à la belle étoile sur la place Victoria, dans le centre de la capitale.