Quatre jours après avoir repris le large, l'Ocean Viking de l'ONG SOS Méditerranée a porté secours à plus de 50 migrants "à la dérive" à une trentaine de kilomètres de l'île italienne de Lampedusa. Les tentatives de traversée ont été particulièrement nombreuses ces dernières 24 heures.
Après trois mois d'arrêt dû à la crise sanitaire, l'Ocean Viking a effectué son premier sauvetage jeudi 25 juin au large de l'île italienne de Lampedusa, a constaté un journaliste de l'AFP présent à bord. Au total, "51 personnes dont une femme enceinte et cinq mineurs" ont été pris en charge, selon SOS Méditerranée, l'ONG française qui affrète le navire.
🔴BREAKING (1/2) Aujourd'hui @SOSMedFrance a porté secours a un bateau en bois en détresse, à la dérive entre les zones SAR maltaises et italiennes. 5⃣1⃣ rescapés dont une femme enceinte, sont désormais en sécurité à bord de l'#OceanViking, notre #NavireAmbulance. #TousSauveteurs pic.twitter.com/VUcOXZ9P3d
— SOS MEDITERRANEE France (@SOSMedFrance) June 25, 2020
Il s'agit en grande majorité de Pakistanais dont l'embarcation en bois était "à la dérive" à une trentaine de kilomètres de Lampedusa, "à la croisée des zones de recherche et de sauvetage maltaise et italienne", a souligné SOS Méditerranée. "Nous avons donc demandé un lieu de débarquement sûr aux autorités de ces deux pays."
Un "protocole Covid-19 scrupuleusement mis en place"
Espérant pouvoir débarquer ces rescapés sans période de quarantaine, l'équipage précise que "les protocoles liés au Covid-19", tels que la prise de température, ont été "scrupuleusement mis en place".
Une personne souffrant de fièvre a d'ailleurs été placée à l'isolement, par précaution, en attente de vérification. Plusieurs zones d'isolement sont prévues sur l'Ocean Viking si des cas de coronavirus étaient avérés.
>> À (re)lire : Sea Watch : "Nous ne devrions même pas exister"
Entre Malte et la Tunisie, l'île italienne de Lampedusa est située à 130
kilomètres
des côtes tunisiennes et 290
kilomètres
des côtes libyennes.
La veille, l'Ocean Viking, qui patrouillait dans la zone depuis son départ du port de Marseille le 22 juin, avait "repéré à la jumelle une embarcation en bois avec entre 30 et 40 personnes à bord, qui faisait route vers Lampedusa", a indiqué l'organisation.
L'équipage du navire a alors "contacté les autorités italiennes et maltaises", et a ensuite "constaté que les personnes à bord avaient été prises en charge sur le navire des garde-côtes italiens vers 10h". "La coordination s'est faite de manière fluide avec les garde-côtes italiens", selon SOS Méditerranée.
Augmentation des tentatives de traversées en 24 heures
Avec l'arrivée de l'été et de meilleures conditions de navigation, les tentatives de traversée depuis la Tunisie et la Libye vers l'Europe pourraient se multiplier dans les prochaines semaines. Les départs ont d'ailleurs été particulièrement nombreux ces dernières 24 heures : plus de soixante-dix migrants ont débarqué dans la journée de mercredi à Lampedusa, a rapporté l'agence de presse italienne Agi.
Ils sont arrivés jusqu'aux côtes italiennes par eux-mêmes à bord de trois embarcations de fortune transportant respectivement 11, 10 et 36 Tunisiens. Une quatrième embarcation est arrivée dans la soirée avec 14 autres migrants.
>> À (re)lire : Immigration clandestine : qu'est-ce qui pousse les maghrébins à reprendre la route de l'exil ?
Les garde-côtes libyens, de leur côté, affirment avoir intercepté 71 migrants mercredi soir, dont deux femmes et deux enfants. Tous ont été ramenés à Tripoli, la capitale, a indiqué l'Organisation mondiale pour les migrations (OIM). Selon l'agence onusienne, le nombre estimé de morts parmi les migrants qui ont tenté de traverser la Méditerranée a franchi la "sinistre barre" des 20 000 depuis 2014.