Face aux records d'arrivées de migrants par la Manche, le Home Office britannique a rappelé mercredi que des vols étaient prévus pour l'expulsion des personnes présentes illégalement sur le territoire. Quarante migrants détenus près de l'aéroport de Gatwick, dans l'attente de leur expulsion, ont entamé une grève de la faim.
"Les traversées sur de petites embarcations sont totalement inutiles." Sur Twitter, le Home Office britannique (équivalent du ministère français de l'Intérieur) a envoyé un message clair, mercredi 26 août, à ceux qui voudraient tenter leur chance dans la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni. "Nous continuons à renvoyer les migrants qui n'ont pas le droit d'être au Royaume-Uni, a-t-il fait savoir. Un autre avion est parti aujourd'hui et d'autres sont prévus dans les prochaines semaines."
Small boat crossings are totally unnecessary and we continue to return migrants with no right to be in the UK.
— Home Office (@ukhomeoffice) August 26, 2020
Another flight left today with more planned in the coming weeks. pic.twitter.com/RCnLlqNGVM
Selon des détails apportés par la BBC, six personnes ont été renvoyées en France et six autres en Allemagne. Au cours de la semaine dernière, 15 personnes supplémentaires étant arrivées sur des petits bateaux ont, elles aussi, été expulsées du pays.
>> À (re)lire : Travailler sans papiers en Angleterre est interdit et surtout "risqué"
Cette communication sans détour de la part des autorités fait écho aux récents efforts engagés par Londres pour freiner l'immigration clandestine sur le territoire britannique en rendant la Manche "impraticable".
Grève de la faim et pétition
En réaction à cette politique, une quarantaine de migrants présents dans le centre de détention Brook House, situé près de l'aéroport de Gatwick, ont entamé une grève de la faim après avoir appris qu'ils étaient visés par ces mesures de renvoi.
"Nous préférons mourir au Royaume-Uni que rentrer [dans nos pays]", ont déclaré les grévistes, selon des propos rapportés par le site d'information indépendant Novara Media.
Selon ce site, les personnes retenues au centre Brook House sont majoritairement originaires de Syrie, du Yémen, d'Irak, d'Iran, du Koweït et du Soudan.
Days after tragic death of Mercy Baguma, Home Office wants to deport up to 40 asylum seekers fleeing violent conflict in countries such as Yemen, Iran and Iraq @PritiPatel should cancel charter flights and review these cases #endthehostileenvironment https://t.co/4KRxIe31X5
— Diane Abbott MP (@HackneyAbbott) August 26, 2020
Plusieurs organisations ont par ailleurs lancé une pétition pour exiger l'annulation de ces vols "vers des pays non-sûrs", qui plus est en temps de pandémie de coronavirus.
>> À (re)lire : Le parcours d'Abdulfatah Hamdallah, Soudanais retrouvé mort sur une plage française