Depuis fin mars, les migrants arrivant en Hongrie sont sytématiquement placés en rétention. Crédit : Reuters / Laszlo Balogh
Depuis fin mars, les migrants arrivant en Hongrie sont sytématiquement placés en rétention. Crédit : Reuters / Laszlo Balogh

Le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) demande aux pays de l’UE d’arrêter tous les transferts de migrants vers la Hongrie. Violences policières et mise en rétention systématique des demandeurs d’asile sont en effet la règle dans ce petit pays d’Europe de l’Est. 

La situation des migrants en Hongrie inquiète plus que jamais le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR). Lundi 10 avril, l’agence onusienne a demandé à l’Union européenne (UE) d’arrêter les transferts des demandeurs d’asile vers ce pays. En cause notamment, la nouvelle loi – entrée en vigueur fin mars - autorisant la mise en détention systématique des migrants.

"J’exhorte les États à suspendre tout transfert de demandeurs d’asile (dits de) Dublin vers ce pays jusqu’à ce que les autorités hongroises mettent leurs pratiques et politiques en conformité avec le droit européen et international", a déclaré dans un communiqué le Haut-commissaire, Filippo Grandi. Berlin a d'ores et déjà répondu favorablement à cette requête.

Selon l’accord européen de Dublin, un migrant qui dépose une demande d’asile en France peut être débouté s’il a déjà déposé une première demande dans un autre pays de l’UE, en l’occurrence la Hongrie. En 2016, plus de 500 personnes ont ainsi été renvoyés dans ce pays selon le comité Helsinki hongrois, une organisation de défense des droits de l’Homme.


Enfants détenus

La nouvelle législation en vigueur en Hongrie depuis le 28 mars prévoit le regroupement de tous les demandeurs d’asile présents dans le pays dans deux camps fermés installés à la frontière serbe, à Röszke et à Tompa. Les migrants devront y séjourner le temps de l’examen de leur demande d’asile et ne pourront quitter les lieux qu’en cas d’avis positif ou s’ils retournent en Serbie, selon Budapest.

Selon le HCR, au 7 avril, 110 personnes dont des enfants y étaient détenus. "Tout en reconnaissant les efforts récents des autorités pour lutter contre la violence policière, nous restons très préoccupés par des rapports très inquiétants de graves incidents de mauvais traitements et de violence (…), y compris des agents de l’États" envers les migrants arrivant en Hongrie a précisé Filippo Grandi.

Début mars, Médecins sans frontières (MSF) dénonçait également les violences systématiques de la part des forces de police hongroises. "Il ne semble pas s’agir d’un dérapage d’un ou deux policiers mais de quelque chose de systématique, d’organisé, de routinier", avait d’ailleurs déclaré à l’AFP Christopher Stokes, directeur général de MSF.
 

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