Des réfugiés et des migrants du camp détruit de Moria ont dû s'installer dans un nouveau camp temporaire, sur l'île de Lesbos, en Grèce, le 16 septembre 2020. Crédit : Reuters
Des réfugiés et des migrants du camp détruit de Moria ont dû s'installer dans un nouveau camp temporaire, sur l'île de Lesbos, en Grèce, le 16 septembre 2020. Crédit : Reuters

Sur les 7 000 demandeurs d'asile testés au coronavirus ces derniers jours à Lesbos en Grèce, plus de 240 sont contaminés, selon une agence sanitaire publique. Un nouveau camp de fortune érigé après que Moria a été réduit en cendres il y a dix jours compte déjà plus de 9 000 personnes pour une capacité totale de 10 000.

Le nombre de demandeurs d'asile testés positifs au nouveau coronavirus est en forte augmentation ces derniers jours sur l'île grecque de Lesbos : plus de 240 exilés résidant dans un camp provisoire érigé à la hâte la semaine dernière après les incendies du centre d'hébergement pour migrants de Moria ont été contaminés, a annoncé lundi 21 septembre l'agence sanitaire publique Eody, citée par l'AFP.

Sur les 7 000 personnes testées, "243 nouvelles infections ont été découvertes", a révélé cet organisme dans un communiqué. Les tests effectués sur 120 policiers et 40 membres du personnel présents sur place ont en revanche été négatifs, selon la même source.

Chassés de Moria par les flammes des incendies survenues les 8 et 9 septembre, des milliers de personnes ont d'abord trouvé refuge au bord des routes, dans des champs ou encore des bâtisses abandonnées. Sous la pression policière menaçant de ne pas traiter leur dossier de demande d'asile, les sans-abri ont accepté à partir de jeudi dernier de se réinstaller dans un nouveau camp de fortune situé sur un ancien champ de tir à trois kilomètres du port de Mytilène, le chef-lieu de Lesbos.

>> À (re)lire : Lesbos : 10 jours après les incendies de Moria, un nouveau camp abrite 9 000 migrants

D'une capacité maximale de 10 000, ce camp censé être provisoire compte déjà 9 000 personnes. On estime qu'au moins 12 700 exilés ont perdu leur logement de fortune depuis les incendies de Moria. Selon les autorités, le nouveau complexe souffre déjà d'un manque de couchages et est équipé d'installations sanitaires rudimentaires.

Jusqu'à présent le nombre de contaminations dans le camp de Moria était resté relativement faible au regard des conditions de surpopulation et d'insalubrité des lieux. Pour autant, les camps de migrants et de réfugiés en Grèce sont strictement confinés depuis la mi-mars pour cause du Covid-19 alors que le reste de ce pays est retourné à la normalité début mai. Une situation dénoncée à maintes reprises par des ONG comme Amnesty International.

Le ministre grec des Migrations Notis Mitarachi a promis lundi devant le parlement qu'un nouveau camp, "moderne" et "sûr", verrait le jour à Lesbos. Et que les responsables des incendies seraient expulsés. Six jeunes demandeurs d'asile afghans, accusés d'en être à l'origine, ont été placés en détention provisoire. Ils sont inculpés d'"incendie volontaire".

 

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