Au début de l’année, un peu plus de 79 millions de personnes étaient déplacées dans le monde. Alors que l’année 2020 touche à sa fin, la barre des 80 millions a été dépassée. Un record. Les conflits existants doublés de l’épidémie de coronavirus ont aggravé la situation planétaire.
Le nombre de réfugiés et de déplacés dans le monde a dépassé la barre des 80 millions à la mi-2020, un record, en pleine pandémie de Covid-19, a indiqué l'ONU mercredi 9 décembre.
Dans un communiqué, le Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a déploré que le monde ait atteint ce "sombre tournant", et averti que la situation allait s'empirer si "les dirigeants du monde n'arrêtent pas les guerres".
Le nombre de déplacés a doublé en une décennie
"La communauté internationale ne parvient pas à préserver la paix", a-t-il déclaré, en soulignant que les déplacements forcés avaient doublé au cours de la dernière décennie.
En début d'année, le nombre de personnes qui avaient été forcées de quitter leur foyer en raison de persécutions, conflits et violations des droits humains, s'élevait à 79,5 millions, et ce chiffre a dépassé les 80 millions à la moitié de l'année.

Ce nombre de 79,5 millions inclut 45,7 millions de personnes déplacées dans leur pays, 29,6 millions de réfugiés et autres personnes déplacées de force hors de leur pays, et 4,2 millions de demandeurs d'asile.
La violence en Syrie, en République démocratique du Congo, au Sahel, au Mozambique, en Somalie et au Yémen a provoqué de nouveaux déplacements au cours du premier semestre de l'année.

"Conséquences dramatiques" de l'épidémie de coronavirus
"Les conflits existants et nouveaux ainsi que le nouveau coronavirus ont eu des conséquences dramatiques sur leur vie en 2020", a encore indiqué le HCR dans un communiqué.
Malgré l'appel urgent lancé en mars par le secrétaire général des Nations unies en faveur d'un cessez-le-feu mondial pendant la pandémie, les conflits et les persécutions se poursuivent, déplore l'agence onusienne.
Le rapport souligne également que certaines des mesures prises pour freiner la propagation du Covid-19 (fermetures des frontières, contrôles accrus, etc.) ont rendu plus difficile l'accès des réfugiés à la sécurité.
Au plus fort de la première vague de la pandémie en avril, 168 pays avaient fermé totalement ou partiellement leurs frontières, dont 90 pays ne faisant même pas d'exception pour les demandeurs d'asile.