Une bagarre entre des ressortissants syriens et africains a éclaté dans un camp de migrants surpeuplé à Chypre, a déclaré mardi un responsable du gouvernement. Vingt-cinq exilés légèrement blessés dans les affrontements ont été admis à l'hôpital.
La promiscuité, la crise sanitaire, l'absence de perspective, le manque d'informations… sont autant d'éléments qui peuvent provoquer des conflits entre migrants entassés dans des centres. C'est ce qu'il s'est passé à Chypre alors qu'une bagarre a éclaté entre exilés Syriens et des personnes originaires de plusieurs pays africains dans un camp surpeuplé situé à l'extérieur de la capitale chypriote.
Lors d'un violent affrontement qui a duré près de 7h, des vitres ont été brisées, des lits et autres équipements détruits et une partie de la clôture du centre a été endommagée, a indiqué mardi 12 janvier le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Loizos Michael. La police anti-émeute est intervenue pour mettre fin aux violences et 25 migrants ont été admis quelques heures à l'hôpital pour des blessures mineures.
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Les enquêteurs cherchent encore à déterminer les causes de la bagarre. Selon les premiers éléments, une dispute aurait éclaté et rapidement dégénéré.
Un habitant du camp, interrogé par le réseau de télévision chypriote Sigma, a expliqué que des tensions étaient palpables entre des ressortissants syriens, nigérians et sierra léonais, confinés en raison de restrictions imposées par le gouvernement pour endiguer la pandémie de Covid-19.
Environ 1 500 personnes sont hébergées dans le camp - pour une capacité de 1 000 places - dont 600 en quarantaine.
Si des bagarres ont déjà eu lieu dans ce centre, c'est la première fois qu'elles se produisent à une telle échelle, a précisé le porte-parole de la police, Christos Andreou.
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Petit territoire européen de 900 000 habitants, Chypre peine à faire face aux arrivées quotidiennes de migrants, qui prennent la mer depuis les côtes turques et libanaises. La majorité d'entre eux sont Syriens, un quart des 7 000 personnes qui ont demandé l'asile sur l'île l'an dernier étaient originaires de ce pays, toujours en proie à des conflits.
Depuis plusieurs mois, les autorités réclament l'aide des États membres de l'Union européenne et plaident pour une répartition "plus juste" des migrants débarqués sur le sol chypriote.