L'Ocean Viking a secouru jeudi 10 migrants libyens en détresse, dont trois enfants et un bébé, au large des côtes libyennes. Selon l'équipage du navire humanitaire, le sauvetage a été autorisé par les garde-côtes libyens.
Un peu plus d'une semaine après son départ de Marseille, l'Ocean Viking a porté assistance jeudi 18 mars à une embarcation de migrants en détresse au large des côtes libyennes. Parmi les 10 naufragés, tous de nationalité libyenne, se trouvent deux femmes, trois enfants et un bébé.
Fait rare, un navire des garde-côtes libyens présent dans la zone a demandé aux humanitaires d'assister les migrants à bord de l'embarcation, selon SOS Méditerranée.
"Risque de déshydratation"
Des membres d'équipage, accompagnés par un médecin de l'ONG, sont partis à leur rencontre pour évaluer la situation médicale des naufragés. "Les femmes, les enfants et le bébé vomissaient sans discontinuer, laissant craindre une déshydratation", a indiqué à InfoMigrants Laura Garel, porte-parole de SOS Méditerranée.
"Nous avons rapporté la situation aux garde-côtes libyens qui nous ont donné l'instruction de procéder au sauvetage et de les amener sur notre bateau", continue Laura Garel.
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Guilhem Delteil, le journaliste de RFI présent à bord de l'Ocean Viking, raconte la même version des faits. "Sur instruction des garde-côtes libyens, les passagers [ont été] alors hissés hors de leur embarcation" et transférés sur le navire humanitaire.
"On a vérifié plusieurs fois que l'instruction avait été donnée par les Libyens"
Le déroulé des événements est pourtant contesté par les garde-côtes libyens, d'après le compte Twitter de Rob Gowans, proche des autorités. "Le capitaine du patrouilleur nie avoir délivré une autorisation d'intervention ou de coordination à l'Ocean Viking. Au contraire, l'ONG a désobéi aux ordres de cesser ses actions immédiatement", dit-il.
SOS Méditerranée maintient sa version. "On a vérifié plusieurs fois que l'instruction avait été donnée par les garde-côtes libyens et que nous avions bien compris. Si on a procédé au sauvetage, c'est qu'il était sécurisé", insiste Laura Garel.
Une personne refuse le secours de l'Ocean Viking
Autre fait inhabituel : une personne a refusé d'embarquer sur le navire humanitaire et a demandé à retourner en Libye. L'homme a finalement été pris en charge à bord du navire des garde-côtes libyens. Ce refus reste pour l'heure inexpliqué.
L'Ocean Viking est toujours en patrouille dans la zone de recherche et de sauvetage. II sera bientôt rejoint par l'Open Arms, qui était vendredi matin au large de la Sicile.
Depuis le début de l'année, plus de 290 personnes sont mortes en mer Méditerranée.