Deux camps de réfugiés situés au nord de la région du Tigré, en Éthiopie, Shimelba et Hitsats, avaient été complètement détruits, il y a quelques mois. Ces deux camps hébergeaient près de 20 000 personnes. Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) affirme avoir pu reprendre contact avec 12 000 de ces réfugiés, mais l’agence onusienne s’inquiète aujourd’hui du sort des quelque 8 000 autres réfugiés.
Ces 8 000 autres réfugiés de ces deux camps situés au nord de la région du Tigré ont "disparu" et auraient été, pour certains, "déportés" en Érythrée, comme l’explique Filippo Grandi, le chef de l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, en tournée dans la région des Grands Lacs.
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"Nous pensons qu’ils sont essentiellement dispersés dans des zones du Tigré qui ne sont pas encore accessibles aux humanitaires. Les informations que nous avons et qui viennent d’autres Érythréens avec lesquels on a repris le contact, nous disent qu’effectivement, il y a eu, au début - vers l’automne, au mois de novembre de l’année dernière -, certainement un certain nombre d’Érythréens qui ont été déportés en Érythrée, de manière forcée, par les troupes érythréennes qui se trouvent encore sur le territoire du Tigré. Je ne sais pas si c’était massif ou bien si c’était certains cas isolés… mais nous savons que cela s’est passé", précise Filippo Grandi.
"La demande d’ouverture d’enquête a été déjà faite par les Nations unies. Ce que j’ai demandé, c’est que cette enquête inclue aussi les éventuelles exactions commises à l’égard des réfugiés érythréens, que ce soit pris en compte par cette enquête qui doit être, comme on l’a dit plusieurs fois, indépendante et fiable", souligne Filippo Grandi.