image d'archive prise dans le camp d’Hellinikon en 2016. Crédit : Sarah Leduc
image d'archive prise dans le camp d’Hellinikon en 2016. Crédit : Sarah Leduc

Les autorités grecques se disent déterminées à fermer le camp d’Hellinikon, près d’Athènes, ou s’entassent plus de 800 migrants, depuis plus d’un an. Amnesty International appelle mardi le gouvernement à les reloger de "manière sûre et adéquate".

Le camp d’Hellinikon, l’un des plus grands centres de réfugiés de la région de l’Attique, va bientôt fermer. C’est en tout cas la volonté des autorités grecques. Depuis fin 2015, près de 800 migrants, pour la plupart originaires d’Afghanistan, vivent dans ce camp insalubre, installé dans l’ancien aéroport d’Athènes.

Les autorités ont assuré que le camp serait vidé "progressivement". "Nous sommes sur place aujourd’hui [mardi 23 mai] pour enregistrer les besoins des réfugiés et les informer officiellement qu'ils doivent quitter les lieux et aller dans des camps organisés", a indiqué à l'AFP une source au ministère des Migrations sous couvert d'anonymat.

"Nous avons connu l’enfer ici"

Dans un communiqué publié mardi 23 mai, Amnesty International interpelle le gouvernement pour que ces personnes "soient relogées de manière sûre et adéquate". L’ONG l’assure, "nul ne va regretter la fermeture de ces camps insalubres et dangereux". D’après le témoignage d’une Afghane cité dans le communiqué, les conditions de vie y sont lamentables, et les migrants doivent faire face à l’absence d’intimité et de sécurité. "Nous avons connu l’enfer ici", insiste-t-elle.  

Ces derniers mois, de nombreuses protestations ont eu lieu au sujet de ce camp, qui abrite également des infrastructures sportives construites pour les Jeux olympiques de 2004. Afin de s’assurer un minimum d’intimité, les familles présentes ont installés tentes, cartons, couvertures, panneaux en plastique et draps suspendus.

Amnesty regrette cependant qu’aucune consultation n’ait été menée : les habitants n’ont pas été informés de la fermeture du camp et donc de leur expulsion imminente. "Ils ne nous donnent aucune information, ce qui génère beaucoup d’angoisse… Ils veulent nous embrouiller pour que nous ne puissions pas décider et qu’ils décident pour nous", a déclaré à l’ONG un migrant afghan.

Transférés dans le camp de Thiva

Alors que l’année dernière, le camp comptait plus de 1 500 personnes, ces derniers mois de nombreux migrants ont commencé à quitter le site de leur plein gré. Certains optant pour un rapatriement, d’autres pour des camps organisés ou des foyers près d’Athènes.

Selon les médias locaux, la majorité des migrants de Hellinikon devrait être transférée au camp de Thiva, à 100 km au nord de la capitale.

Environ 62 000 personnes sont piégées en Grèce, surtout des Syriens, Irakiens, Afghans et Pakistanais, selon les statistiques officielles. Ces derniers ont été bloqués par le pacte UE-Turquie, visant à réduire le nombre des arrivées, et par la fermeture des frontières situées au nord de la Grèce en mars 2015.

Relire le webdocumentaire publié sur France 24 : "La Grèce face aux migrants : poches vides, cœur gros" 

 

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