Des militaires lituaniens installent des barbelés à la frontière avec la Biélorussie. Crédit : Reuters
Des militaires lituaniens installent des barbelés à la frontière avec la Biélorussie. Crédit : Reuters

En réponse à une recrudescence des traversées de la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, les autorités polonaises ont envoyé plus de 900 militaires en soutien des gardes-frontières. Cette opération s'inscrit dans le cadre de tensions grandissantes entre la Biélorussie et les États membres de l'Union européenne.

La Pologne a envoyé plus de 900 soldats pour renforcer la sécurité à sa frontière avec la Biélorussie, a déclaré mercredi 18 août Mariusz Blaszczak, le ministre polonais de la Défense.

“L’armée polonaise soutient les gardes-frontières dans la protection de la frontière avec la Biélorussie [...] Plus de 900 soldats sont impliqués dans cette opération”, a-t-il résumé sur Twitter. Il a également indiqué, dans un communiqué de presse, que des renforts supplémentaires pourraient être envoyés.

Ces annonces font suite à une recrudescence des franchissements de la frontière avec la Biélorussie. Le ministère a précisé que 2 100 personnes avaient tenté la traversée ce mois-ci, dont 138 au cours des vingt-quatre dernières heures, rapporte Reuters. Un record. Parmi elles, 1 342 ont été empêchées de passer et 758 ont été arrêtées, selon les autorités.

Une grande partie des exilés franchissant cette frontière entre la Biélorussie et la Pologne sont Irakiens et Afghans, selon les gardes-frontières.

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Varsovie a par ailleurs déclaré mardi avoir adopté un projet de loi visant à accélérer le processus d’expulsion des migrants "illégaux", indique Reuters.

Loukachenko dans le viseur de l'UE

Les tensions à la frontière avec la Biélorussie se retrouvent également en Lettonie et en Lituanie. Ces deux pays, tout comme la Pologne, accusent Alexandre Loukachenko, chef d'État biélorusse, d'organiser des départs de migrants dans le cadre d'une "guerre hybride" en représailles aux sanctions de l'Union européenne.

Un discours tenu également par les représentants de l'UE. Lors d'une visite officielle le 1er août en Lituanie, la Commissaire en charge des Affaires Intérieures, Ylva Johansson, avait évoqué une "provocation du régime de Loukachenko", et promis près de 30 millions d'euros à la Lituanie pour lutter contre l'immigration. La frontière biélorusse le long des pays baltes et de la Pologne constitue, de fait, une frontière externe stratégique pour l'UE.

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Le 18 août, jour de l'annonce polonaise, les ministres des 27 pays de l'UE étaient réunis pour discuter de ces tensions grandissantes avec la Biélorussie, en présence de responsables de Frontex, d'Europol et de l'EASO.

 

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