Près de 22 000 personnes ont été interceptées entre janvier et juillet au large des côtes libyennes. Crédit : OIM
Près de 22 000 personnes ont été interceptées entre janvier et juillet au large des côtes libyennes. Crédit : OIM

Dimanche soir, dix-huit personnes sont mortes dans le naufrage de leur canot au large des côtes libyennes. Les garde-côtes ont pu secourir les 51 autres passagers.

Dix-huit personnes sont mortes noyées, dimanche 22 août, dans le naufrage de leur embarcation, au large de la Libye. D’après les autorités, 51 survivants, tous de nationalité égyptienne, ont pu être secourus. Ils ont été ramenés au port de Zuwara, à 120 kilomètres à l'ouest de la capitale Tripoli, a déclaré un des responsables des garde-côtes à l'AFP. 

La cause de la catastrophe n’a pas été officiellement identifiée, mais "les navires quittant la côte nord-africaine pour l'Europe sont souvent des embarcations de fortune surchargées, partant la nuit même par mauvais temps pour éviter d'être détectés par les garde-côtes", ce qui augmente les risques de naufrage, explique le site Al Wasat Libya.

En juillet, au moins 80 personnes sont mortes dans deux naufrages distincts dans la région. Mais le plus meurtrier jusqu'à présent reste celui du 22 avril, lorsque 130 personnes s'étaient noyées au large des côtes libyennes. Et ce, bien que le navire ait envoyé plusieurs appels de détresse.

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La mer Méditerranée centrale, très empruntée par les migrants d'Afrique subsaharienne pour rejoindre l’Europe et les côtes italiennes distantes de 300 kilomètres, n'a jamais été si meurtrière. Depuis le début de l’année, le projet Missing Migrants de l'OIM, qui suit les décès sur les routes migratoires dans le monde, a enregistré 1 051 décès de migrants dans cette zone, contre 411 pour toute l’année 2020.

Torture, travaux forcés et viols

Malgré les nombreux naufrages, les départs, eux, ne faiblissent pas. Près de 22 000 personnes ont été interceptées entre janvier et juillet, contre 12 000 sur toute l'année 2020, a fait savoir Safa Msheli, porte-parole de l’OIM sur Twitter. Pour Anouar al-Werfalli, spécialiste des questions migratoires, "les passeurs ont accéléré la cadence pour compenser le manque à gagner durant les nombreux mois de confinement", a-t-il expliqué à l’AFP.

Mais selon Flavio Di Giacomo, le représentant de l'OIM pour la Méditerranée, ce sont surtout les conditions de vie très difficiles des migrants qui vivent dans le pays qui expliquent la hausse de ces départs. "Il semble que le danger se soit accru par rapport à l’année dernière […] Les migrants chercher à fuir la Libye où ils sont victimes de violences et où les droits humains sont violés", a-t-il déclaré à RFI.

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Quelque 6 000 d’entre eux se trouveraient actuellement dans les centres de détention officiels libyens, selon Safa Msheli. Des prisons où règnent, d’après de nombreux témoignages recueillis par InfoMigrants, tortures, travaux forcés, passages à tabac, et viols. Ces crimes ont aussi été récemment documenté par un rapport publié par l’ONG italienne MEDU, le 16 juillet dernier.

 

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