Des personnes évacuées d'Afghanistan à Tachkent, en Ouzbékistan, le 26 août 2021. Crédit : Reuters
Des personnes évacuées d'Afghanistan à Tachkent, en Ouzbékistan, le 26 août 2021. Crédit : Reuters

Un premier groupe de 51 personnes, sur 2 000 attendues, est arrivé en Ouganda ce mercredi 25 août. Le Rwanda voisin se prépare lui aussi à accueillir près de 250 adolescents, étudiants, professeurs, personnels et membres de leurs famille d'une école afghane.

La promesse a été tenue. Un peu plus d’une semaine après avoir donné son aval, l’Ouganda a accueilli un premier groupe d’exilés afghans sur son sol. Leur avion, un vol privé, a atterri ce mercredi 25 août à l'aéroport d'Entebbe, à environ 35 km de la capitale Kampala.

"Les hommes, les femmes et les enfants qui composent le groupe ont dû se soumettre à des tests anti-Covid19 et aux procédures de quarantaine exigées" par les autorités, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Le pays d’Afrique de l’Est prévoit, au total, de recevoir près de 2 000 réfugiés d'Afghanistan.

Un accueil temporaire sur requête des États-Unis, qui a demandé à plusieurs pays partenaires dont le Kosovo et l’Albanie, d’accueillir des citoyens afghans, le temps d’étudier les demandes de visa. "En tant que principal soutien bilatéral aux réfugiés en Ouganda et à leurs communautés d'accueil ougandaises, les États-Unis expriment leur reconnaissance au peuple ougandais pour sa générosité et son hospitalité envers ces communautés", a indiqué l'ambassade américaine.

Au Rwanda voisin, près de 250 adolescents, étudiants, professeurs, et personnel d'une école, ainsi que les membres de leurs familles, sont également attendus. "Tout le monde est en route, via le Qatar, vers la nation du Rwanda où nous avons l’intention de commencer un semestre pour l’ensemble de nos étudiants", a déclaré sur Twitter Shabana Basij-Rasikh, la fondatrice de l’École privée de leadership en Afghanistan (Sola).

Quelques jours auparavant, elle avait déclaré avoir brûlé les dossiers scolaires de ses élèves "pour les protéger ainsi que leurs familles". "Mes élèves, mes collègues et moi sommes en sécurité. […] Mais, en ce moment, nombreux sont ceux qui ne se sentent pas ou se sentent de moins en moins en sécurité. Je suis brisée et dévastée pour eux", a-t-elle écrit sur le site Internet de l’école.

Un geste intéressé ?

En Ouganda, les exilés afghans viennent s’ajouter aux 1,5 millions de réfugiés déjà installés sur le territoire, qui fait partie des cinq pays du monde ayant accueilli la plus importante population d’exilés en 2020. La plupart sont originaires du Burundi, du Soudan du Sud et de la République démocratique du Congo (RDC). Une majorité d’entre eux sont hébergés dans de vastes camps dans le nord du pays, mais 81 000 personnes vivent à Kampala.


L'Ouganda fait partie des cinq pays du monde ayant accueilli le plus de réfugiés en 2020. Crédit : InfoMigrants
L'Ouganda fait partie des cinq pays du monde ayant accueilli le plus de réfugiés en 2020. Crédit : InfoMigrants


"Lorsque nous avons reçu la demande, d’un point de vue moral, nous ne pouvions pas refuser, car nous devons soutenir l’humanité", a assuré le ministre ougandais des Technologies de l’information et de la Communication, Chris Baryomunsi, après l’accord de la présidence.

Si le gouvernement préfère mettre en avant l’altruisme du pays et de son président depuis 1986, Yoweri Musevini, l’intérêt est aussi financier. Car pour la prise en charge des réfugiés, l’Ouganda perçoit de fortes sommes d’argent de la part des bailleurs de fonds internationaux, comme la Banque mondiale. 

>> À (re)lire : L'Ouganda apprend à tirer profit de ses réfugiés

Des ressources qui ne sont pas toujours utilisés au profit des personnes concernées. "En 2018, un scandale portant sur le détournement de centaines de millions de dollars destinés aux réfugiés avait éclaté dans le pays et suscité l’indignation des prêteurs", rappelle l’agence de presse africaine Ecofin. Plusieurs membres du cabinet du Premier ministre et du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) avaient été accusés de "voler de l’argent, ou de gonfler les chiffres du nombre de réfugiés, afin d’empocher les surplus de fonds".

 

Et aussi