Une embarcation de migrants a fait naufrage dans la nuit de mercredi à jeudi, au large de Saint-Louis, au nord du Sénégal avec une soixantaine de personnes à bord. La marine nationale a lancé des opérations de recherches des rescapés.
Un naufrage a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi, au large de la ville de Saint-Louis, au nord du Sénégal, a déclaré la direction de l'information et des relations publiques des armées (Dirpa) dans un communiqué vendredi 27 août.
L’embarcation qui transportait une soixantaine de personnes a commencé à prendre l’eau en pleine nuit, a raconté à RFI un rescapé. "J'ai pris un bidon d'essence et j'ai nagé. J'ai trouvé une lampe solaire. Un pêcheur m'a sorti de l'eau vers 4h du matin", a témoigné ce jeune homme de 24 ans qui souhaitait, comme les autres passagers, rejoindre l’Espagne.
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La marine a "secouru 11 personnes dont 8 Sénégalais et 3 Gambiens et repêché un corps sans vie", a indiqué la Dirpa dans son communiqué. Les recherches se font avec la garde civile espagnole, a-t-elle indiqué.
Lundi 30 août, le site d’actualité seneweb.com faisait état, lui, de 16 rescapés en tout et signalait que 41 personnes étaient toujours portées disparues.
Objectif : Espagne
Des départs d'embarcations remplies de migrants sont souvent observés sur les côtes au Sénégal, un pays qui reçoit un appui multiforme de l'Union européenne pour lutter contre l'immigration clandestine, notamment dans le cadre de Frontex, l'Agence européenne de surveillance des frontières.
Les candidats au départ tentent souvent de gagner l'archipel espagnol des Canaries, porte d'entrée à l'Europe, situé à quelque 1 500 km au nord du Sénégal.
Les départs se multiplient lors des mois les plus chauds, causant de nombreux drames. Fin octobre 2020, l'Organisation internationale des migrations (OIM) a fait état de 140 morts au cours d'un seul naufrage au large du Sénégal. Mais ce bilan contesté par le gouvernement sénégalais.
Bilal, le jeune rescapé du naufrage de mercredi, a lui-même perdu deux frères en 2016 dans des tentatives de traversées, rapporte RFI. Il a également confié à seneweb.com avoir vu "mourir le passeur qui avait encaissé [ses] 200 000 francs CFA (environ 300 euros)".
"Je veux réussir dans la vie, c'est ça qui m'a poussé. Parce qu'ici, c'est trop dur. J'ai un peu mal. Je pense à tous ceux qui sont décédés, j'ai perdu mon meilleur ami dans la vie", a-t-il confié à la correspondante de RFI à Dakar.