En Pologne, la communauté tatare a enterré un jeune Syrien de 19 ans, mort noyé en tentant de traverser la frontière avec la Biélorussie. Sa famille, restée au pays, a suivi la cérémonie par visioconférence.
De notre envoyé spécial à Bohoniki, Damien Simonart
Il s’appelait Ahmad Al Hasan et avait 19 ans. Sa famille, restée en Syrie, regarde son enterrement en visioconférence. Devant son cercueil, une poignée de fidèles répète les prières de l’imam de Bohoniki, cette petite commune frontalière où vivent des Tatares de Pologne.
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Parmi eux, il y a Kasim Shady, un Syrien qui a émigré en Pologne il y a plus de 20 ans. "Ahmad avait l'espoir de continuer les études qu'il avait commencées en étant dans un centre pour réfugiés en Jordanie. Il cherchait la même chose que tout jeune homme avec des rêves mais il n'y est pas arrivé", raconte-t-il.
"Il faut aider ces gens"
Fidaa Alhasan, un musulman de Bialystok, est l’un des rares à s’être déplacé pour rendre un dernier hommage au jeune homme disparu.
"Ce garçon qui est mort n'a aucune famille ici. Il est seul, c'est un étranger. Nous sentons que c'est notre devoir de venir prier pour lui. Nous comprenons que les autorités et les citoyens polonais aient peur, car ce qui arrive est nouveau pour eux, mais il faut aider ces gens", assure-t-il.
Officiellement, onze personnes ont trouvé la mort depuis le début de la crise migratoire mais ce chiffre pourrait drastiquement augmenter. La communauté musulmane se dit prête à enterrer de nouvelles victimes dans son cimetière.