Le pape François échangeant avec des migrants lors de sa visite du camp Mavrouvoni sur l'île de Lesbos, le 5 décembre 2021. Crédit : AP
Le pape François échangeant avec des migrants lors de sa visite du camp Mavrouvoni sur l'île de Lesbos, le 5 décembre 2021. Crédit : AP

À Lesbos, le pape n’a pas mâché ses mots sur la question migratoire, en parlant notamment d’un "naufrage de civilisation" pour qualifier les politiques actuellement à l’œuvre en Grèce et en Europe. Certains demandeurs d’asile ont été touchés par le discours du souverain pontife. D’autres, en revanche, craignent qu’il n’en reste que des mots.

21 GRECE _Enrobé Comment les migrants réagissent à la visite papale à Lesbos MATIN


Avec notre envoyé spécial à Lesbos, Joël Bronner

Avec un bébé emmitouflé dans un habit en laine sur les genoux, Vicky Chalene, une Camerounaise, est assise près d’un conteneur du camp de Lesbos, sur le chemin où le pape François a salué les demandeurs d’asile, près d’une heure auparavant.

"J’ai beaucoup aimé son discours. Ce qui m’a le plus marqué c’est qu’il a dit : 'Le problème n’est pas d’élever des murs, le problème, c’est de regarder ce qui nous pose problème, ce qui nous amène ici. Regarder le problème à la racine'. Parce que nous fuyons des viols, des guerres, la famine, la mort…", confie-t-elle.

D’autres, comme le Congolais Kamille Mobaki, doutent que la venue du pape change sa situation. Lui se retrouve bloqué à Lesbos, après deux rejets de sa demande d’asile, et près de deux ans passés sur l’île : "Je n’ai rien entendu qui allait pouvoir m’aider. Quand cette visite sera terminée, que va-t-il se passer ? Nous devrions être réfugiés mais nous n’en avons pas le statut légal. Selon les autorités, nous ne rentrons pas dans les critères pour être réfugiés. Pourtant, c’est ce que nous sommes."

À Lesbos, le pape n’a pas mâché ses mots sur la question migratoire, en parlant notamment d’un "naufrage de civilisation" pour qualifier les politiques actuellement à l’œuvre en Grèce et en Europe. Mais pour l’heure, au-delà des mots, ce qui importerait surtout à ce jeune Congolais, ce serait que ces politiques connaissent un véritable changement. Mais l’Europe ne semble pas en prendre le chemin.

 

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