Mamoudzou, chef-lieu du 101e département de France, Mayotte. Crédit : RFI
Mamoudzou, chef-lieu du 101e département de France, Mayotte. Crédit : RFI

Un naufrage a fait cinq morts, samedi, au large de Mayotte. Le capitaine de l’embarcation a été condamné, lundi, à trois ans de prison et cinq ans d’interdiction du territoire français, selon le procureur local.

Samedi 11 décembre, un canot avec 21 personnes à son bord a chaviré au large de Saziley, au sud-est de Mayotte, petite île française de l'océan Indien. Cinq migrants ont péri dans l’accident.

Vers 8 heures du matin, les sauveteurs en mer et la police aux frontières sont intervenus dans la zone après qu’un passager a donné l’alerte. Le kwassa - du nom de ces barques en taule utilisées par les migrants dans la région - était surchargé et la mer agitée, selon le média local Mayotte la Première. Les naufragés n’étaient pas équipés de gilet de sauvetage.


L'île française de Mayotte est située entre les côtes du Mozambique et Madagascar. Crédit : Google maps
L'île française de Mayotte est située entre les côtes du Mozambique et Madagascar. Crédit : Google maps


Le pilote du bateau a été condamné, lundi, "à la peine de trois ans d’emprisonnement et cinq ans d’interdiction du territoire national", a indiqué le procureur local dans un communiqué. L'homme a été incarcéré.

Âgé de 20 ans, il était poursuivi pour "homicide involontaire et aide à l’entrée et au séjour de personnes en situation irrégulière, avec mise en danger de la vie d’autrui".

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Un autre capitaine de kwassa a également été interpellé, lundi matin, et "a été condamné pour aide au séjour irrégulier avec mise en danger d’autrui", à la peine de "15 mois d’emprisonnement et a été incarcéré", a ajouté le procureur.

Environ 10 000 morts en 20 ans

Depuis plusieurs années, des milliers de personnes, principalement des Comoriens mais aussi des ressortissants d’Afrique des Grands Lacs, quittent les Comores voisines pour entrer illégalement dans le département français de Mayotte, situé entre Madagascar et la côte est-africaine. Les exilés déposent une demande de protection et, une fois obtenue, quittent l'île pour rejoindre la Métropole.

Début décembre, les forces de l’ordre avaient interpellé 105 migrants, en mer et sur les côtes mahoraises. Sept embarcations avaient été saisies.

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Les drames sont fréquents dans cette partie de l’océan Indien. Le dernier remonte à fin août, lorsque trois personnes avaient péri dans le naufrage de leur kwassa. Quelques mois plus tôt, en mai, trois autres migrants avaient également perdu la vie.

D’après les autorités comoriennes, en 20 ans, au moins 12 000 personnes sont décédées dans le canal du Mozambique, qui sépare l'île comorienne d'Anjouan de Mayotte. Un rapport sénatorial datant de 2012 fait état de 7 000 à 10 000 morts à Mayotte depuis 1995.

 

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