Le parquet de Paris a annoncé, jeudi, que la 27e et dernière victime du naufrage du 24 novembre dernier a été identifiée. Il s'agit d'un homme de nationalité vietnamienne de 29 ans. Parmi les autres victimes figuraient seize Kurdes d'Irak, un Kurde d'Iran, trois Éthiopiens, une Somalienne, quatre Afghans et un Égyptien.
Près d'un mois après le naufrage meurtrier du 24 novembre, les 27 victimes ont été identifiées. Jeudi 16 décembre, le parquet a annoncé que la dernière victime avait été identifiée. Il s'agit d'un homme de nationalité vietnamienne de 29 ans, a précisé le parquet, qui a délivré un nouveau permis d'inhumer après celui sous X délivré avant qu'il ne soit identifié.
Les 26 autres victimes de ce drame avaient été identifiées à la suite d'une commission d'identification des victimes, le 13 décembre, grâce aux informations recueillies par l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) et aux examens réalisés au centre hospitalier de Lille.
Seize Kurdes d'Irak, un Kurde d'Iran, trois Éthiopiens, une Somalienne, quatre Afghans et un Égyptien sont morts en même temps que le jeune Vietnamien dans le naufrage qui a eu un fort retentissement politique en France et au Royaume-Uni. Sept femmes, un adolescent de 16 ans et une enfant de 7 ans font partie des victimes.
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Selon l'enquête, les migrants seraient partis à bord d'un bateau pneumatique "en fin de nuit" de Loon-Plage, près de Grande-Synthe (Nord), où campent de nombreux exilés sur le littoral.
Des appels à l'aide restés sans réponse
Deux hommes seulement, un Kurde irakien et un Soudanais selon le ministère de l'Intérieur, ont pu être secourus. Selon le Kurde irakien, 33 personnes étaient à bord lorsque les passeurs les ont comptées. Interrogé par le média kurde Rudaw news, le jeune homme a affirmé quelques jours après le drame que les naufragés avaient lancé des appels à l'aide aux autorités britanniques et françaises qui sont restés sans réponse.
Alors que le canot est engagé dans la Manche et commence à prendre l’eau, les exilés à bord auraient d'abord contacté les garde-côtes français. "Nous leur avons dit que le moteur avait cessé de fonctionner et nous leur avons envoyé notre localisation", a expliqué le jeune homme au média kurde. "Ils nous ont répondu qu’ils ne pouvaient pas nous aider car nous étions dans les eaux britanniques et qu’on devait joindre la Grande-Bretagne. On a alors appelé les Anglais mais ils nous ont dit de contacter les Français".
Des propos corroborés, selon le média, par le témoignage d'une autre personne : le père du deuxième survivant. En contact avec son fils via Messenger, il a suivi l’avancée de l’embarcation grâce à la géolocalisation. L’homme est formel : le canot avait atteint les eaux anglaises. "Ils se sont noyés dans les eaux britanniques et les vagues ont emporté les corps dans les eaux françaises", a-t-il affirmé. Joint par Rudaw, le ministère britannique des Affaires étrangères a nié ces allégations, les qualifiant de "complètement fausses".
Circonstances du naufrage encore floues
Malgré le témoignage de ce survivant, les circonstances du naufrage restent encore floues. Elles doivent être formellement déterminées par l'enquête de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), pour "aide à l'entrée et au séjour irréguliers en bande organisée", "homicide et blessures involontaires" et "association de malfaiteurs".
Cinq personnes soupçonnées d'être des passeurs ont été interpellées, selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, mais sans lien avec ce naufrage.
En dépit de ce naufrage meurtrier, les tentatives de traversée se poursuivent à partir des côtes françaises. Jeudi, des journalistes de La Voix du Nord ont assisté au départ de plusieurs dizaines de personnes, dont des enfants, depuis une plage de Wimereux, près de Boulogne-sur-Mer. Plus de 300 migrants sont morts dans ce bras de mer entre la France et l'Angleterre depuis les années 2000, selon un décompte associatif.