L’Ocean Viking, le Geo Barents et le Sea-Eye 4 patientent depuis plusieurs jours en mer Méditerranée de pouvoir accoster dans un port sûr. Les trois navires humanitaires ont porté secours à 715 migrants ces derniers jours au large des côtes libyennes.
À l’approche des fêtes de fin d’année, des centaines de migrants risquent de passer Noël bloqués en mer Méditerranée. Trois navires humanitaires réclament inlassablement l’attribution d’un port sûr pour débarquer les 715 exilés secourus quelques jours plus tôt au large de la Libye.
L’Ocean Viking, de SOS Méditerranée, navigue près des côtes siciliennes avec 114 migrants à bord. Ils ont été secourus jeudi 16 décembre dans la zone de recherche et de sauvetage (SAR zone). "Après avoir subi des violences éprouvantes en Libye et un terrible voyage en mer, ils ont besoin de de débarquer sans plus attendre", insiste sur Twitter l’ONG.
"L’UE ne se souvient même pas de ses valeurs au moment de Noël"
Le Sea-Eye 4, de l’ONG allemande éponyme, est lui aussi au large de la Sicile. Le navire humanitaire a porté assistance à 223 exilés jeudi 16 et vendredi 17 décembre lors de quatre opérations de sauvetage. Plusieurs migrants ont été pris en charge par les autorités italiennes en raison de leur mauvais état de santé.
Mais "il y a encore 219 personnes en attente d’un refuge", signale l’équipage. "Certains d’entre eux sont en mer depuis une semaine. L’UE ne se souvient même pas de ses valeurs au moment de Noël", peste Sea-Eye. À bord, "beaucoup d’adultes et d’enfants sont malades, blessés et souffrent énormément. Pourquoi faites-vous attendre ces gens ?", continue l’ONG.
Un dernier navire, le Geo Barents de Médecins sans frontières (MSF), se trouve également en Méditerranée centrale. Les humanitaires ont secouru 382 personnes lors de plusieurs opérations survenues vendredi 17, mardi 21 et mercredi 22 décembre au large de la Libye. "Ils sont épuisés et nombre d’entre eux souffrent de blessures aux jambes", rapporte l’ONG médicale.
Plus de 1 500 morts en Méditerranée en 2021
Malgré le froid et les mauvaises conditions météorologiques en mer, les départs depuis les côtes libyennes ont été nombreux ces derniers jours. Les dernières données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) montrent qu’entre le 12 et le 18 décembre, 466 migrants ont été interceptés en mer par les garde-côtes libyens et renvoyés dans le pays.
L’agence onusienne a également indiqué que 163 exilés avaient perdu la vie vendredi 17 et samedi 18 dans le naufrage de leur embarcation près de la Libye. Plusieurs corps ont par ailleurs été retrouvés par le Croissant rouge sur des plages du pays.
Cette nouvelle tragédie porte à 1 508 le nombre de morts en Méditerranée centrale depuis janvier 2021. L’an dernier, 999 personnes avaient péri dans cette zone, réputée pour être la route migratoire la plus meurtrière au monde.