Des garde-côtes libyens au large de Syrte le 6 octobre 2016. Crédit : Reuters
Des garde-côtes libyens au large de Syrte le 6 octobre 2016. Crédit : Reuters

Trois ONG ont remis une communication au procureur de la Cour pénale internationale (CPI) lundi 17 janvier. Elles y dénoncent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par les groupes armés dans les centres de détention en Libye, avec la contribution indirecte des autorités italiennes et maltaises.

Avec notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas

Les trois jeunes organisations formées par des avocats italiens et libyens dénoncent "une poche d’impunité" aux portes de l’Europe.

UpRights, Adala pour tous et Strali reprochent aux autorités italiennes de soutenir les garde-côtes libyens, en leur fournissant équipements, maintenance et formation depuis 2017. Les trois organisations ajoutent que Malte et l'Italie ont coordonné des opérations avec ces mêmes garde-côtes pour garantir le retour des migrants en Libye. Avec un objectif clair : dissuader les candidats à l’exil d’accoster en Europe.

D'autres signalements 

Pour les trois ONG, Rome et La Valette apportent ainsi un soutien aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans les centres de détention en Libye. Parmi eux, ceux gérés par le Département de lutte contre la migration illégale (DCIM selon l'acronyme anglais), organe officiel libyen aux mains de groupes armés, selon les avocats. 

Dans les prisons du pays, les migrants sont soumis à des travaux forcés, des violences physiques et sexuelles, de la torture ou encore des privations de nourriture.

>> À (re)lire : Des crimes de guerre et contre l'humanité ont été commis en Libye, selon une enquête de l'ONU

Ce nouveau signalement vient s’ajouter à d’autres. En novembre dernier, une ONG pointait ainsi la responsabilité de la Grèce. De son côté, la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) déposait 14 témoignages de victimes de torture, d’esclavage sexuel et de persécutions. 

Le bureau du procureur enquête depuis 2017 sur les crimes commis contre les migrants. Mais à ce jour, aucun mandat d’arrêt n’a été délivré.

 

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