Ces migrants avaient pris place dans une embarcation d’environ 280 personnes, partie des côtes libyennes. Selon une association locale, les sept exilés, originaires du Bangladesh, seraient morts d'hypothermie lors de leur traversée de la Méditerranée.
Dans la nuit de lundi 24 à mardi 25 janvier, un bateau avec quelque 280 personnes à bord a été secouru par les garde-côtes italiens, à une cinquantaine de kilomètres de Lampedusa. À leur arrivée, les autorités ont découvert les corps inanimés de trois migrants, qui ont péri lors de la traversée de la Méditerranée. Quatre autres exilés sont décédés peu de temps après leur amarrage au port. Tous étaient originaires du Bangladesh, selon la presse italienne.
Les passagers venaient du Bangladesh, d’Égypte, du Mali et du Soudan, indique l’association Mediterranean Hope sur son compte Twitter. Partis de Libye, les migrants souffraient tous d’hypothermie, ajoutent les humanitaires, ce qui a "probablement" causé la mort des sept Bangladais.
Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire par le procureur d’Agrigente.
Le maire de l’île, Salvatore Martello, a déploré une "énième tragédie". "Une fois de plus, nous pleurons des victimes innocentes (…) Ici, nous faisons notre part, mais le gouvernement italien et l’Europe semblent avoir oublié Lampedusa", a déclaré l’édile à Raï News.
"Il n’y a plus de différence entre l’été et l’hiver, quand les bateaux n’arrivaient pas"
Après avoir subi des tests de détection du Covid-19, les survivants ont été répartis entre le centre de santé et le seul centre d'accueil de l’île. Surpeuplée, la structure, qui peut accueillir 250 personnes, en abrite actuellement plus de 600. Pour désengorger les lieux, un peu plus de 100 migrants devaient être transférés, mardi, sur un navire de quarantaine amarré au large de Lampedusa. Cent autres personnes devraient être orientées vers la Sicile.
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Des centaines de migrants ont entrepris la traversée de la Méditerranée cette année, malgré les conditions hivernales qui les dissuadaient, autrefois, de prendre la mer. Et leur nombre devrait encore augmenter. Depuis janvier, 1 750 exilés ont traversé la Méditerranée dans une mer agitée et des températures glaciales, contre 379 à la même période l’an dernier.
"C’est devenu un phénomène continu. Il n’y a plus de différence entre l’été et l’hiver, quand les bateaux n’arrivaient pas", a affirmé Salvatore Martello à l'AFP. "Cette année, si l’on se fie au départ, on va doubler le nombre de 2021".
L’an dernier, 64 500 personnes ont rejoint l’Italie, un chiffre qui a doublé par rapport à 2020, quand quelque 34 000 exilés étaient arrivés dans le pays.