Alfortville, en banlieue parisienne, marche des travailleurs sans-papiers de Chronopost le 31 janvier 2022. Crédit : AFP
Alfortville, en banlieue parisienne, marche des travailleurs sans-papiers de Chronopost le 31 janvier 2022. Crédit : AFP

Ils sont Maliens, Guinéens, Sénégalais et ils ont travaillé pour Chronopost ou DPD, des filiales du groupe public la Poste. Depuis deux mois, ces travailleurs sans-papiers d'Alfortville, en région parisienne, tiennent des piquets de grève devant leur ancienne entreprise pour réclamer leur régularisation. Reportage.

02 FRA _Enrobé Sans-papiers de Chronopost : 2 mois de grève pour régularisation - 6h


Une dizaine d’abris de fortunes bordent l’allée devant l’entrepôt Chronopost. Protégés par des bâches en plastique et réchauffés par un brasero, une cinquantaine de travailleurs sans-papiers passent ici leurs jours et leurs nuits.

Sous l’œil de l’agent de sécurité recruté pour garder le portail face aux manifestants, Doucouré Madiouma raconte ses six mois de travail à Chronopost où il triait les colis qui arrivaient sur un tapis roulant. "On est des travailleurs, pas des criminels ! On bosse bien…"

>> À (ré)écouterAmadou, salarié de Chronopost : "Je ne m'attendais pas à vivre ça en France"

Sur les tapis roulants arrivent "24 000 colis, parfois 19 000 ou 20 000 colis… pendant quatre heures de temps, c’est trop, trop dur ! Les colis, là… Tu vas porter des trucs lourds… Ca fait mal au dos", poursuit Doucouré Madiouma.


Alfortville, en région parisienne: les salariés sans-papiers de Chronopost tiennent des piquets de grèves devant les entrepôts où ils étaient salariés depuis plusieurs semaines pour exiger leur régularisation. Crédit : Stéphane Duguet / RFI
Alfortville, en région parisienne: les salariés sans-papiers de Chronopost tiennent des piquets de grèves devant les entrepôts où ils étaient salariés depuis plusieurs semaines pour exiger leur régularisation. Crédit : Stéphane Duguet / RFI


Et pour les travailleurs sans papiers, pas d’arrêts maladie. Doucouré Malé a travaillé un peu moins de deux ans dans l’entrepôt. Il est décidé à rester là "jusqu’au bout". "Ce qu’on a demandé, ce n’est pas grand-chose. C’est juste des régularisations pour tout le monde. Les Français ont dit que quand une personne travaille, elle a droit à des papiers."

>> À (re)lire : Après avoir obtenu "victoire", les travailleurs sans-papiers de Chronopost lèvent le camp

Il garde en mémoire la victoire des 26 travailleurs sans papiers de Chronopost d'Alfortville, tous régularisés après sept mois de mobilisation en janvier 2020. Pour le moment, les négociations n'avancent pas. Les travailleurs sans papiers sont soutenus par l'Union Syndicales Solidaires du Val-de-Marne et le collectif des sans papiers de Virty-sur-Seine.

 

Et aussi