Selon le navire humanitaire Ocean Viking, 157 personnes se trouvent actuellement à son bord dont des femmes et des enfants, tous secourus entre le 24 et le 27 mars. Une femme enceinte a été évacuée par hélicoptère par les garde-côtes italiens. Deux corps sans vie ont également été retrouvés au fond d'un canot surchargé, lors d'une opération de sauvetage.
Les opérations de sauvetage s'enchaînent en Méditerranée. En moins de cinq jours, l'Ocean Viking est venu en aide à trois reprises à des exilés en détresse en mer. Au total, 157 personnes se trouvent à bord, lundi 28 mars. SOS Méditerranée demande à pouvoir les débarquer de toute urgence dans un port sûr. "La météo se dégrade à nouveau. Un avertissement de navigation a été émis, nous devons nous mettre à l'abri. Les rescapés doivent débarquer sans délai", a écrit l'association sur Twitter.
La dernière opération de secours remonte à samedi. Ce jour-là, les équipes du navire humanitaire ont porté assistance à 29 exilés, des hommes, des femmes, des enfants, sur une mer agitée. Les rescapés avaient passé plus de 12 heures sur un canot surchargé. Beaucoup se trouvaient en état d’hypothermie et souffraient de brûlures (à cause du carburant mêlé à l'eau de mer).
Quelques heures plus tard, une femme enceinte a été évacuée par les autorités italiennes.
La veille, le 25 mars, 128 migrants avaient déjà été secourus au cours d’une opération périlleuse de 5 heures, la mer étant, encore une fois, particulièrement agitée. Parmi les personnes rescapées figuraient, là encore, des enfants, a précisé SOS Méditerranée.
Dans le canot, deux corps sans vie ont également été retrouvés. "La météo extrême nous a permis de ne récupérer qu'un seul corps", a expliqué l’association sur Twitter.
Jeudi, le navire ambulance, affrété par SOS Méditerranée en partenariat avec la Fédération internationale des sociétés de la Croix rouge et du Croissant-Rouge (FICR), avait déjà mis à l'abri 30 personnes, qui avaient réussi à "fuir la Libye avant de se retrouver en mer avec une forte houle".
La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). L'agence onusienne y estime à plus de 23 500 le nombre de morts et disparus depuis 2014.
Au moins 340 personnes sont déjà mortes noyées en mer Méditerranée depuis le début de l'année.
La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires (Ocean Viking, Sea Watch, Mare Jonio...) sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.