Entre mardi et mercredi, l’Ocean Viking, de SOS Méditerranée, a porté assistance à 131 nouvelles personnes lors de deux opérations de sauvetage au large de la Libye. Le navire humanitaire avait déjà secouru 164 migrants lors deux sauvetages. Ce sont donc désormais 295 exilés qui se trouvent à bord de l’Ocean Viking, à la recherche d’un port sûr.
Depuis son arrivée en Méditerranée centrale, l’Ocean Viking a enchainé les sauvetages. Le dernier remonte à mercredi 27 avril dans la matinée. "Cinquante-neuf personnes en danger de mort imminente ont été secourues" par le navire humanitaire de SOS Méditerranée, indique l’ONG sur Twitter.
Le canot pneumatique en détresse a été repéré aux jumelles par l’équipage, alors qu’il se trouvait au milieu de vagues de plus de deux mètres.
Quelques heures plus tôt, en pleine nuit, l’Ocean Viking avait déjà porté assistance à 72 migrants lors d’un sauvetage "éprouvant", précise SOS Méditerranée dans son journal de bord. L’opération s’est déroulée "dans l’obscurité totale, avec des vagues de trois mètres". Les naufragés étaient épuisés, et aucun d’entre eux ne portaient de gilets de sauvetage. "Un homme s’est effondré pendant l’évacuation", ajoute l’ONG.
Dimanche et lundi, le navire humanitaire avait secouru 70 et 94 exilés lors de deux opérations. Les photos prises par SOS Méditerranée au moment du sauvetage de dimanche montrent un canot pneumatique dégonflé et des passagers en tee-shirt sans gilets de sauvetage, voués à une mort certaine sans l’intervention de l’Ocean Viking.
Au total, ce sont donc 295 personnes qui se trouvent à bord du bateau, dont 132 mineurs non accompagnés. Le plus jeune est un bébé d’un an.
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Une autre ONG, Médecins sans frontières via le Geo Barents, a également porté secours à 101 migrants en détresse au large des côtes libyennes, samedi 23 avril. Parmi les rescapés se trouvaient quatre jeunes enfants et une femme enceinte.
Les deux navires humanitaires étaient jeudi matin remontés plus au nord, vers les côtes siciliennes.
La Méditerranée centrale reste une des routes migratoires les plus meurtrières au monde. Depuis le début de l’année, au moins 547 migrants ont péri en mer dans cette zone maritime en tentant de rejoindre l’Europe sur des embarcations de fortune, d’après les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM). L’an dernier, ce chiffre s’élevait à 2 048. Et au total depuis 2014, ce sont près de 24 000 personnes qui sont mortes ou ont disparues en mer.
La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires (Ocean Viking, Sea Watch, Mare Jonio...) sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.