Deux mineurs tchadiens vivant dans les rues de Paris (archives). Crédit : Mehdi Chebil pour InfoMigrants
Deux mineurs tchadiens vivant dans les rues de Paris (archives). Crédit : Mehdi Chebil pour InfoMigrants

Sept hommes on été placés en garde à vue, lundi, à Paris. Ils sont accusés de "traite d’êtres humains en vue de commettre des vols en bande organisée", de "trafic de stupéfiants et de produits psychotropes" et de "provocation de mineurs à l'usage de stupéfiants".

Sept personnes soupçonnées d'exploiter des mineurs isolés ont été interpellées lundi 13 juin et placées en garde à vue, selon l'AFP qui a obtenu l’information auprès du parquet de Paris.

Ces sept interpellations ont été réalisées dans le cadre d'une enquête ouverte en mars pour "traite d’êtres humains en vue de commettre des vols en bande organisée", pour "trafic de stupéfiants et de produits psychotropes", ainsi que pour "provocation de mineurs à l'usage de stupéfiants", a précisé le parquet.

Les investigations sont menées par la SLDII, la sous-direction de la lutte contre l'immigration irrégulière.

Selon une source proche du dossier, ces hommes sont soupçonnés d'avoir exploité des mineurs étrangers non accompagnés (MNA) en leur fournissant des psychotropes tels que du Rivotril (un puissant antiépileptique ayant pour effet de désinhiber), pour les inciter ensuite à commettre des vols.

Quatre d'entre eux ont été interpellés dans le quartier du Trocadéro à Paris et trois autres dans deux centres de rétention administrative (CRA).

Les mineurs marocains au cœur de la polémique

La délinquance des mineurs isolés étrangers fait l'objet de polémiques récurrentes. En 2020, un accord entre Paris et Rabat avait été signé pour faciliter leur retour. Mais les procédures pour les mineurs sont particulièrement complexes, leur protection étant encadrée par la Convention internationale des droits de l'Enfant.

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Selon un rapport parlementaire de mars 2021 se fondant sur les 2 000 à 3 000 MNA recensés en septembre 2020 par le ministère de la Justice, 10% d'entre eux sont tombés dans la délinquance. L'étude indiquait que 75% sont originaires du Maghreb, essentiellement Algériens et Marocains, plus marginalement Libyens ou Ivoiriens.

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Présents à Paris, notamment dans le XVIIIe arrondissement non loin de Montmartre, et quelques autres grandes villes, ils consomment des mélanges de médicaments et de drogues qui "facilitent la commission d'actes de délinquance".

Il s'agit surtout de vols de rue, dans les transports en commun, parfois avec violences, ou de vols par effraction, en premier lieu dans les pharmacies.

 

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