Entre samedi et mardi, quelque 1 000 migrants ont été secourus par trois navires humanitaires au large des côtes libyennes. L’Ocean Viking a pris en charge 387 personnes, 439 autres se trouvent sur le Sea Watch 3 et 209 sur le Geo Barents. Les deux premiers bateaux sont remontés plus au nord, vers l’Italie, à la recherche d'un port sûr, tandis que le troisième sillonnait toujours mardi après-midi la zone de recherche et de sauvetage.
Les sauvetages s’enchaînent ces derniers jours au large des côtes libyennes. En seulement quatre jours, le Sea Watch 3, l’Ocean Viking et le Geo Barents ont effectué une dizaine d’opérations, portant secours à un total de 1 040 migrants.
Le Geo Barents, de Médecins sans frontières (MSF), est le dernier navire humanitaire à avoir secouru des exilés en difficulté en Méditerranée centrale. Mardi 26 juillet en début d'après-midi, l'équipage a porté assistance à 20 personnes "d'une petite vedette rapide en détresse", précise l’ONG médicale sur Twitter. Dans la matinée, 48 exilés à bord "d’un canot pneumatique en perdition dans la zone de recherche et de sauvetage libyenne" ont également été secourus.
Dans la nuit de lundi à mardi, deux nouveaux sauvetages ont été effectués : 13 migrants ont été sauvés "d’un bateau en fibre de verre" puis 76 autres "d’un bateau en bois surpeuplé".
Dans l’après-midi, lundi, 53 exilés avaient déjà pris place sur le Geo Barents après avoir été secourus dans les eaux maltaises. En clair, ce sont 209 naufragés qui ont été pris en charge par le navire de MSF en à peine 24 heures, parmi lesquels une femme enceinte, une cinquantaine de mineurs dont une fillette de deux ans, un nourrisson d’un mois et un autre de 20 jours.
L’Ocean Viking et le Sea Watch 3 réclament un port sûr
L’Ocean Viking, de SOS Méditerranée, a lui aussi multiplié les sauvetages ces derniers jours. Entre dimanche et lundi, 387 migrants ont été secourus par les humanitaires. Lundi en fin d’après-midi, 80 personnes ont été prises en charge par l’équipe : elles venaient de passer plus de 10 heures en mer et leur embarcation pneumatique était "partiellement dégonflée", indique l’ONG.
Quelques heures plus tôt, l’Ocean Viking avait porté assistance à 39 exilés. Dimanche, 268 migrants avaient aussi été secourus lors de trois opérations. Parmi les 387 rescapés se trouvent de nombreuses femmes, plus de 100 mineurs isolés et un bébé d’un an.
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Enfin, le Sea Watch 3, de l’ONG allemande éponyme, a pris en charge en 24 heures 444 exilés : 16 migrants dimanche matin, et plus de 400 autres, répartis dans quatre canots, pour la seule journée de samedi. Cinq d’entre eux ont été évacués par les garde-côtes italiens dimanche soir pour recevoir des soins sur la terre ferme.
Les deux derniers navires sont remontés plus au nord, vers les côtes italiennes, et réclament l’attribution d’un port sûr pour débarquer au plus vite les naufragés. Le Geo Barents, lui, naviguait toujours mardi après-midi au large de la Libye.
Plus de 800 morts depuis janvier
Les bateaux humanitaires ne sont pas les seuls à avoir vécu des journées intenses. Les garde-côtes italiens ont eux aussi connu un week-end chargé. Entre samedi et dimanche, plus de 1 000 migrants ont débarqué en Calabre et sur l’île de Lampedusa après avoir traversé la Méditerranée, dont 647 à bord d’un même navire de pêche. Dans ce canot, cinq corps ont par ailleurs été retrouvés par les autorités italiennes.
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Toutes les embarcations avaient quitté le chaos libyen quelques jours plus tôt. Comme chaque été, la météo clémente favorise les départs depuis ce pays où les migrants sont victimes de trafic, d’extorsions et de violences.
Mais la traversée n’est pas sans risques. La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse au monde. Depuis le début de l’année, 875 exilés ont péri dans ces eaux en tentant de rejoindre l’Europe, selon l'Organisation internationale des migrations (OIM). Et depuis 2014, année du premier recensement, on compte près de 20 000 morts ou disparus.
La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires (Ocean Viking, Sea Watch, Mare Jonio...) sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.