Lundi, les autorités ont indiqué que 12 personnes au total avaient perdu la vie suite au naufrage d'une embarcation, après la découverte de nouveaux cadavres. Le bateau avait chaviré le 6 septembre dernier, au large du centre-est de la Tunisie.
Le bilan du naufrage survenu dans la nuit du 6 au 7 septembre ne cesse de s’alourdir. Douze personnes ont jusqu'ici perdu la vie dans ce drame, après que d'autres corps ont été repêchés au large des côtes tunisiennes, a annoncé lundi 12 septembre le ministère de l'Intérieur.
Un précédent bilan, communiqué dimanche par les autorités tunisiennes, avait fait état de 11 morts.
Au total, 37 personnes - toutes de nationalité tunisienne - avaient pris place dans ce bateau, parti de la côte d'El Awabed dans la région sud de Sfax. Quatorze passagers avaient été secourus après que le bateau a chaviré, au large de la ville de Chebba.
Suite à la découverte des six derniers cadavres, 11 personnes sont toujours portées disparues.
Sur cette route de la Méditerranée, sujette aux courants forts, les naufrages sont réguliers, en raison notamment du matériel de navigation, inadapté à ce type de traversée, utilisé par les candidats à l'exil. Dans la nuit du 6 au 7 septembre, aussi, trois migrants morts noyés ont été retrouvés en mer au large de Gabes, au sud de la Tunisie. Ces personnes étaient portées disparues depuis le naufrage de leur embarcation, le dimanche précédent. Les garde-côtes avaient secouru 15 exilés, qui avaient alerté sur la disparition de trois autres compagnons de route.
"Des familles entières" en exil
La Tunisie est un point de départ clé pour les migrants cherchant à rejoindre l’Italie, la plupart accostant sur l'île de Lampedusa située à seulement 130 kilomètres des côtes tunisiennes. Et en été, les départs sont plus nombreux. D’après l'agence frontalière européenne Frontex, plus de 42 500 migrants ont emprunté la route de la Méditerranée centrale entre janvier et juillet, en hausse de 44% par rapport aux sept premiers mois de 2021.
Dans le même temps, 20 018 migrants ont été empêchés de franchir les frontières maritimes, a indiqué le 10 septembre le porte-parole de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli. Ces exilés sont des ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne (12 466) et des Tunisiens (7 552).
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Depuis quelques années, la Tunisie s'enfonce dans une grave crise politico-économique, dont elle peine à s'extirper. Le pays est en ce moment en négociation avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt d'environ deux milliards de dollars afin de faire face à sa grave crise financière, qui a empiré depuis que le président Kaïs Saïed s'est emparé des pleins pouvoirs en juillet 2021.
Ainsi, dans l’espoir d’une vie meilleure, de nombreux Tunisiens, qui pour certains ont déjà épuisé les voies légales pour se rendre en Europe, prennent la mer direction l’Italie. Mais "si la migration clandestine concernait d’usage les jeunes chômeurs, depuis que la Tunisie sombre dans la crise, c’est désormais des familles entières qui prennent le large, des femmes, des jeunes, et des enfants", indique le site d’informations local Business News.
Depuis le début de l’année, plus de 2 000 mineurs tunisiens sont arrivés en Italie par la mer, selon le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES). Mais d’autres ne survivent pas à cette traversée dangereuse. Le 14 août, un enfant de quatre ans est mort noyé, après le naufrage de son embarcation partie de Monastir. Sa mère, une enseignante au chômage originaire de Oueslatia, près de Kairouan, est également décédée.