Cinq personnes, soupçonnées d'avoir fait entrer illégalement des migrants en Europe depuis la Turquie à bord de jets privés, ont été arrêtées à Rome et à Bruxelles. Cette organisation faisait monter des exilés dans ces petits avions, moyennant 10 000 euros.
Cinq personnes, soupçonnées d'avoir fait entrer illégalement des migrants en Europe depuis la Turquie à bord de jets privés, ont été arrêtées, a déclaré la police italienne mercredi 14 septembre. Trois hommes - un Italien et deux Egyptiens - sont actuellement détenus a Rome, tandis qu'un autre Egyptien et une femme tunisienne ont eux été arrêtés a Bruxelles, a précisé le chef de la police italienne Costantino Scudieri à l'agence Reuters.
Deux autres suspects sont par ailleurs toujours en fuite en Italie et en Belgique. La police belge a également saisi deux jets privés d'une valeur de 426 000 euros.
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Les suspects, sous le coup d'un mandat d'arrêt émis par les autorités belges, sont accusés de faire partie d'une organisation criminelle qui encourage l'immigration illégale, selon la police.
Un voyage à 10 000 euros
D'après les enquêteurs, le modus operandi de cette organisation était original : les migrants se faisaient passer pour des voyageurs richissimes afin de tromper la vigilance des autorités. Les passeurs donnaient aux candidats à l'exil de faux passeports diplomatiques censés provenir de Saint-Christophe-et-Niévès, puis les mettaient dans un vol en direction de ce petit État des Antilles, avec une escale en Europe.
Durant leur transit dans l'aéroport européen, les migrants, principalement des Kurdes et des Irakiens, déclaraient leur vraie identité et indiquaient vouloir déposer une demande d'asile.
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Selon les enquêteurs, qui ont travaillé sur cinq vols de ce genre ayant atterri en Italie, en Allemagne, en France, en Autriche et en Belgique entre octobre et décembre 2020, chaque migrant devait s'acquitter de la somme de 10 000 euros pour ce voyage.
Ce coup de filet a été rendu possible grâce à des enquêtes conjointes entre les forces de police de ces cinq pays européens, avec l'aide des autorités américaines et des agences de l'Union européenne Europol et Eurojust.
La Belgique, notamment, est un lieu de passage pour nombre de migrants désireux de rejoindre d’autres pays comme l’Angleterre. Plusieurs passeurs utilisent par ailleurs le sol belge comme base arrière, pour par exemple stocker du matériel.