Neuf personnes sont soupçonnées d’avoir permis à des migrants algériens en situation irrégulière de rallier Toulouse depuis la ville espagnole de Lerida. Six passeurs et un homme à la tête de ce réseau fructueux ont été arrêtés.
Un réseau de passeurs de nationalité algérienne a été démantelé entre l’Espagne et la France fin septembre. Les membres de cette filière ne savaient pas qu’ils avaient été placés sous surveillance depuis un an par la police aux frontières (PAF) de Toulouse.
Les "convoyeurs" demandaient entre 300 et 700 euros par passager pour leur faire traverser la frontière en voiture, par groupe de deux à six, de Lerida dans le nord de l’Espagne jusqu’à Toulouse. Un trafic qui leur a rapporté plus de 200 000 euros sur une année.
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D’après la préfecture de Haute-Garonne et le ministère de la Justice dans un communiqué, les migrants était des sans-papiers algériens cherchant à rejoindre des proches en France.

"Un mode opératoire bien rodé"
Dans cette affaire, sept Algériens, certains munis de faux documents espagnols, ont été interpellés ou extraits de maison d’arrêt entre le 27 et le 29 septembre pour être jugés pour organisation d’une filière d’immigration clandestine. Cinq d’entre eux ont été placés en détention provisoire. Deux hommes qui étaient déjà incarcérés pour des faits distincts, seront prochainement mis en examen et deux autres personnes se trouvant à l’étranger vont faire l’objet de mandats d’arrêt, a indiqué le 7 octobre la préfecture de Haute-Garonne.
L’enquête de la police française a permis d’identifier un homme à la tête de ce réseau au "mode opératoire bien rodé". Cet Algérien d’une quarantaine d’années, résidant à Lerida, est soupçonné d’avoir supervisé l’activité des six passeurs et de complices à Toulouse. Ces derniers étaient sollicités pour héberger les migrants contre de l’argent et de "récupérer les gains". L’entrée du quadragénaire sur le territoire français a permis son interpellation le 27 septembre.
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Malgré l’importante présence policière à la frontière franco-espagnole, la multiplication des contrôles sur route et à bord des trains, les exilés et les passeurs parviennent à tromper la vigilance des autorités.
Autre route migratoire empruntée depuis des années par des Algériens pour rejoindre l’Hexagone depuis l’Espagne, le passage par la ville de Cerbère située à l’extrême est de la frontière française, au bord de la Méditerranée, avait connu un regain de fréquentation en 2021. En octobre de l’année dernière, 39 trafiquants avaient été arrêtés dans la ville de Perpignan, à proximité de Cerbère, 22 en septembre 2021, contre une dizaine par mois habituellement en 2021.