Les enquêtes partent souvent de la provenance des embarcations, permettant de remonter les filières. Ici, groupe de migrants tentant de traverser la Manche en novembre 2021. Crédit : Reuters
Les enquêtes partent souvent de la provenance des embarcations, permettant de remonter les filières. Ici, groupe de migrants tentant de traverser la Manche en novembre 2021. Crédit : Reuters

Cinq membres d'une filière de passeurs, ayant permis le passage de centaines de migrants vers le Royaume-Uni, ont été condamnés en France par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer, près de Calais, à des peines allant de 18 mois avec sursis à deux ans de prison ferme.

Trois hommes et deux femmes, âgés de 20 à 29 ans, quatre Français et un Irakien, faisaient partie de cette filière de passeurs. L'un des prévenus, un Français, a reconnu avoir joué un rôle important.

L'enquête a débuté en janvier dernier, sur la base d'un renseignement néerlandais sur l'acheminement de "small boats" provenant d'Allemagne et transitant par les Pays-Bas, rapporte l'AFP. C’est en Allemagne que l'un des prévenus allait chercher les bateaux qu’il ramenait ensuite dans le Nord de la France. Ces embarcations étaient stockées dans un hangar à Lille avant d'être acheminées vers les côtes. 

Au total, ce sont 13 bateaux pouvant transporter 50 migrants chacun qui ont été saisis par les enquêteurs ainsi que des moteurs, des gilets de sauvetage, et du carburant. Il s’agirait même de la plus grosse saisie de matériel nautique jamais réalisée en France, selon l'Office central pour la Répression de l'immigration irrégulière.

"Le réseau aurait permis 1 547 tentatives ou passages réussis, favorisant la traversée d'au moins 2 600 migrants", du littoral nord de la France vers les côtes anglaises, a souligné la procureure.

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Fin octobre, six membres d'un réseau irako-kurde de passeurs de migrants vers la Grande-Bretagne, avaient été interpellés dans le nord de la France. L'enquête, ouverte fin juillet, était partie cette fois d'un "renseignement britannique" permettant d'identifier "l'acheminement de matériel nautique depuis la Turquie" vers un lieu de stockage à Douai (nord), selon un responsable de l'Ocriest, l'office central spécialisé dans la lutte contre l'immigration irrégulière.

Les traversées illégales entre les côtes françaises et les côtes anglaises ont pris beaucoup d'ampleur ces dernières années, depuis que l'accès au port français de Calais et au tunnel sous la Manche a été verrouillé par les forces de l'ordre. 

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