Des centaines de migrants ont accosté en Crète, mardi 22 novembre, après avoir été remorqués. Crédit : capture d'écran @Marios_Dionellis
Des centaines de migrants ont accosté en Crète, mardi 22 novembre, après avoir été remorqués. Crédit : capture d'écran @Marios_Dionellis

Une embarcation avec des centaines de migrants à son bord a accosté dans un port de l'île grecque de Crète, mardi, après avoir été remorquée, ont annoncé les garde-côtes. Les passagers avaient lancé un signal de détresse dans la nuit de lundi à mardi. Selon un média grec, environ 350 Syriens se trouveraient à bord.

Une embarcation avec des centaines migrants à son bord, qui avaient lancé un signal de détresse en mer dans la nuit de lundi à mardi 22 novembre, a accosté dans le port de Paleochora, dans l'île grecque de Crète, ont annoncé les garde-côtes mardi.

Ces personnes "ont été remorquées jusqu'au port, elles n'ont pas encore débarqué", a annoncé à l'AFP une porte-parole des garde-côtes grecs. Selon la chaîne publique ERT, 430 personnes se trouvent à bord de cette embarcation qui a pu être tractée par un bateau de pêche. 



Les garde-côtes avaient été alertés dans la nuit de lundi à mardi par un appel de détresse peu après minuit alors que des vents violents soufflaient sur cette zone à l'extrême sud-ouest de la Crète, la plus grande île de Grèce. Deux cargos, un pétrolier et deux bateaux de pêche italiens ont participé, ce mardi, aux opérations de sauvetage. 

"L'appel de détresse parlait de 400 à 500 personnes à bord", a expliqué à l'AFP une porte-parole des garde-côtes.

Peu d'informations concernant cette embarcation sont disponibles : ni le lieu de départ du bateau, ni sa destination ne sont pour l'heure connus. Des images diffusées par la chaîne ERT ont montré essentiellement des hommes sur le pont d'un bateau manifestement vétuste et rouillé. Selon des informations rapportées par le média grec Ef.Syn, environ 350 Syriens se trouvent à bord. Parmi les passagers, on compterait aussi 22 femmes et 25 enfants, selon cette source.

"80% des flux depuis la Turquie vont directement en Italie"

En raison du renforcement des patrouilles des garde-côtes grecs et de l'agence européenne de surveillance des frontières Frontex en mer Égée, les passeurs de migrants empruntent désormais une route plus longue et plus périlleuse au sud de la Crète pour entrer dans l'Union européenne.

"Quatre-vingts pour cent des flux depuis la Turquie vont directement en Italie", avait déclaré la semaine dernière à Skai TV le ministre des Migrations, Notis Mitarachi. Les drames humains se multiplient en raison des risques pris par les migrants qui montent à bord d'embarcations de fortune sur une mer houleuse, voire déchaînée, en automne et en hiver. 

>> À (re)lire : "La traversée, c'était comme une mort lente" : le soulagement des migrants arrivés en Calabre

Le 6 octobre, au moins trente personnes sont mortes dans deux naufrages au large des îles de Lesbos et de Cythère. Lors de ce dernier naufrage qui avait fait au moins douze morts, des dizaines de survivants venus principalement d'Irak, d'Iran et d'Afghanistan, échoués au pied d'une falaise, avaient été hissés avec un treuil par les secours.

Début novembre par ailleurs, plus de 21 personnes sont mortes et des dizaines ont été portées disparues dans deux naufrages simultanés au large des îles de Samos et d'Eubée.

Selon des données de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 299 personnes ont péri ou sont portées disparues en Méditerranée orientale depuis le début de 2022, contre 111 au total l'année dernière. En ce qui concerne toute la zone de la Méditerranée, près de 2 000 personnes ont disparu en tentant de rejoindre l'Europe depuis début 2022, toujours selon l'OIM.

Au cours de cette même période, les garde-côtes grecs ont fait état du sauvetage d'environ 1 500 personnes, contre moins de 600 l'année dernière.

 

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