Le réseau a pu être démantelé après un an et demi d'enquête. Crédit : police nationale 62/Twitter
Le réseau a pu être démantelé après un an et demi d'enquête. Crédit : police nationale 62/Twitter

Un réseau de passeurs de migrants a été démantelé dans les Pyrénées-Orientales, rapporte le site L'Indépendant. Des vendeurs à la sauvette étaient chargés par des donneurs d'ordre installés en France et en Espagne de faire passer la frontière à des migrants. Quelque 200 personnes, principalement des jeunes Algériens et Marocains, sont entrées en France par ce réseau entre 2020 et 2022.

C'est l'aboutissement d'un an et demi d'enquête. Un important réseau international de passeurs a été démantelé dans les Pyrénées-Orientales, à la frontière entre la France et l'Espagne. Les six principaux suspects ont récemment été présentés au magistrat instructeur en vue de leur mise en examen assortie d’un placement sous contrôle judiciaire, a rapporté, lundi 28 novembre, le site d'information local L'Indépendant.

Les policiers de la brigade mobile de recherche (BMR) de Perpignan avaient procédé durant l'été à l'interpellation des acteurs majeurs de la filière qui étaient basés sur Perpignan et le Perthus. Au cours de ces derniers mois, une autre série d'arrestations de personnes impliquées dans le réseau a été réalisée. Lors des perquisitions chez les principaux suspects, "plus de 13 000 € en liquide, cinq véhicules et de nombreux téléphones portables ont été saisis", détaille L'Indépendant.

La BMR travaillait sur ce réseau depuis juin 2020. Les policiers ont dans un premier temps identifié certains membres du réseau ainsi que leurs donneurs d'ordre qui se trouvaient en France et en Espagne.

Les enquêteurs ont ensuite établi le mode opératoire des trafiquants. "Sur instructions des donneurs d'ordre, des vendeurs à la sauvette prennent en charge des clandestins sur le sol espagnol, et les confient à des chauffeurs français chargés de les faire passer de l’autre côté de la frontière", explique L'Indépendant. En échange de ce passage, les migrants déboursent de 100 à 300 € par personne. L'interpellation d'une quinzaine de chauffeurs en flagrant délit entre 2020 et 2022 permet d'étayer ce mode opératoire.

La BMR a établi qu'en un an et demi, ce sont plus de 200 migrants, de jeunes majeurs de 18 à 30 ans, originaires principalement du Maroc et de l'Algérie, qui ont payé leur passage en France via ce réseau. Une activité qui a généré plusieurs dizaines de milliers d’euros de revenus pour le réseau.

Frontière très surveillée

La frontière franco-espagnole est particulièrement surveillée par les policiers français et espagnols et les arrestations de passeurs sont régulières dans la région. Un réseau de passeurs de nationalité algérienne a été démantelé entre l’Espagne et la France fin septembre. Les membres de cette filière avaient été placés sous surveillance depuis un an par la police aux frontières (PAF) de Toulouse.

Les "convoyeurs" demandaient entre 300 et 700 euros par passager pour leur faire traverser la frontière en voiture, par groupe de deux à six, de Lerida dans le nord de l’Espagne jusqu’à Toulouse. Un trafic qui leur a rapporté plus de 200 000 euros sur une année.

Autre route migratoire empruntée depuis des années par des Algériens pour rejoindre l’Hexagone depuis l’Espagne, le passage par la ville de Cerbère située à l’extrême est de la frontière française, au bord de la Méditerranée, avait connu un regain de fréquentation en 2021. En octobre de l’année dernière, 39 trafiquants avaient été arrêtés dans la ville de Perpignan, à proximité de Cerbère, 22 en septembre 2021, contre une dizaine par mois habituellement en 2021.

 

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