Les 53 personnes arrivées samedi 24 décembre 2022 à La Réunion ont été placées en zone d'attente. Crédit : capture d'écran SNSM Saint-Pierre, La Réunion
Les 53 personnes arrivées samedi 24 décembre 2022 à La Réunion ont été placées en zone d'attente. Crédit : capture d'écran SNSM Saint-Pierre, La Réunion

Une cinquantaine de personnes, arrivées samedi à La Réunion à bord d’un bateau parti du Sri Lanka, ont été placées en zone d’attente. Elles doivent passer un entretien avec l’Ofpra avant que le ministère de l'Intérieur ne détermine si elles peuvent déposer une demande d’asile sur l’île ou non.

Les 53 personnes arrivées samedi sur l’île de La Réunion, à bord d’un bateau de pêche parti du Sri Lanka, ont été placées en zone d’attente, a indiqué, lundi 26 décembre, la chaîne La 1ère. Parmi elles se trouvent trois femmes et trois enfants. Selon le média local, une vingtaine de personnes ont été emmenées à l’aéroport de Gillot, où se situe la zone d'attente. Les trente autres ont été placées dans un hôtel de Saint-Denis.

Au cours de cette période d’attente, les personnes doivent être entendues par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), avec l’aide d’un interprète. L’entretien se déroule par téléphone. À la suite de cet échange, l’Ofpra donne un avis au ministère de l’Intérieur sur le besoin de protection de la personne. C’est ce dernier qui prend ensuite la décision de laisser entrer ou non les personnes sur le territoire français pour qu’elles y demandent l’asile en préfecture.

>> À (re)lire : Demander l'asile depuis l'île de La Réunion : comment ça fonctionne ?

Ce bateau est le quatrième depuis le début de l’année à arriver à La Réunion en provenance du Sri Lanka. Le précédent avait débarqué le 20 octobre avec 17 personnes à son bord. Après avoir été entendues par l’Ofpra, 13 de ces personnes avaient été renvoyées au Sri Lanka.

Le préfet de l'île, Jérôme Filippini, avait alors insisté sur le peu de possibilités de se maintenir sur l'île pour les étrangers. "Chaque fois que les juges m’autoriseront à considérer que des personnes qui sont en situation irrégulière doivent partir, nous organiserons le départ. Il n’y a pas de possibilité de venue régulière pour ces migrants", avait-il déclaré.

"Une tentative pour créer une filière"

Le 17 septembre, 46 personnes, dont deux femmes et six enfants, étaient arrivées sur l'île à bord d'un bateau de pêche. Trente neuf d'entre elles ont été autorisées par la justice à quitter la zone d'attente, tandis que les sept autres ont été reconduites par avion au Sri Lanka. Le 31 juillet, six hommes étaient arrivés dans l'île de la même façon. Ils ont obtenu le droit de séjourner sur le territoire français et de déposer une demande d'asile.

Entre mars 2018 et avril 2019, six bateaux et 273 personnes au total, dont des femmes et des enfants, en provenance du Sri Lanka sont arrivés à La Réunion. Tous ont demandé l'asile dans ce département français de l'océan Indien. Quelques dizaines se trouvent toujours à La Réunion. Les autres ont été renvoyés dans leur pays.

Des chiffres qui laissent dire à Jérôme Filippini que l'"on assiste sans doute à une tentative pour créer une filière".

Le Sri Lanka connaît depuis l'été une grave crise politique et économique qui pousse de plus en plus de personnes à quitter le pays. "Depuis des mois, la population souffre de graves pénuries alimentaires et se bat pour avoir accès aux soins de santé, tandis que l’inflation galopante exacerbe les inégalités existantes", avait déclaré début octobre Sanhita Ambast, chercheuse sur les droits économiques, sociaux et culturels à Amnesty International. Selon le programme alimentaire mondial, 28 % de la population sri-lankaise, soit 6,2 millions de personnes, sont dans une "insécurité alimentaire aigüe".

 

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