Des migrants bangladais, syriens, égyptiens ont été ramenés en Libye par les "forces spéciales de la marine", à proximité de Benghazi, dans l’est du pays, où les départs se sont multipliés dernièrement. Ils étaient quelque 650 à bord d’un chalutier en direction des côtes européennes.
Les opérations d'interceptions en mer se multiplient à l’est de la Libye, où les tentatives de traversées vers l’Europe n’ont pas cessé. Près de 650 migrants qui cherchaient à rejoindre les côtes européennes par la Méditerranée ont été arrêtés par les "forces spéciales de la marine" au large de Benghazi, d’après l'état-major de la marine de l'Est de la Libye.
L’institution a publié, samedi 31 décembre, sur sa page Facebook un communiqué et des photos des migrants arrêtés et assis en rang sur la plage.
L'embarcation, un chalutier surchargé, a été remorquée et conduite vers une base navale des forces spéciales dans le port de Benghazi.
D’après le commandant de la marine, Ramzi Najem, les "forces spéciales de la marine" sont intervenues après avoir "été alertées de la présence de migrants clandestins à bord d'un chalutier au nord-ouest de Benghazi", transportant plusieurs centaines de personnes, dont des Bangladais, des Syriens et des Égyptiens.
Une tentative de freiner les départs depuis l'Est
La grande majorité des migrants en partance pour l’Europe embarquaient jusqu'ici depuis l'ouest de la Libye, mais depuis cet été les départs se multiplient à partir des côtes de l'est du pays, avec des chalutiers et des bateaux de pêche de plus grande capacité que les très précaires canots pneumatiques.
La plupart des candidats à l'exil depuis cette zone sont des Égyptiens et des Bangladais arrivant depuis l'Égypte voisine. "C'est moins risqué pour eux de prendre la mer rapidement après être arrivés dans le pays, sans aller jusque dans l'Ouest", expliquait à InfoMigrants Federico Soda, chef de mission Libye auprès de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), en novembre. Traverser la Libye d’Est en Ouest, sur une telle distance, exposerait les migrants à des risques d'arrestations, de violences ou encore de détentions.
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Un phénomène que les autorités de l’Est libyen semblent vouloir freiner en multipliant et en médiatisant ces interceptions de bateaux de migrants. Le 29 novembre, un autre bateau de pêche avait été stoppé et ses 500 passagers arrêtés.
En Libye, deux gouvernement rivaux se disputent le pouvoir. À l’est du pays, le chef de file est le maréchal Khalifa Haftar. À l’Ouest, il s’agit du gouvernement reconnu par la communauté internationale, basé à Tripoli et dirigé depuis 2021 par Abdelhamid Dbeibah.