Agées d'une vingtaine d'années et originaires de la région parisienne, quatre personnes ont été condamnées par un tribunal du nord de la France à des peines de prison avec sursis après avoir acheminé des migrants au Royaume-Uni en ferrys. Des écoutes téléphoniques avaient permis leur interpellation.
Ils avaient accepté de transporter des migrants dans des véhicules sur des ferrys en partance pour l’Angleterre. Quatre personnes, originaires de la région parisienne, ont été condamnées par le tribunal de Boulogne-sur-Mer, dans le nord de la France, à des peines de prison avec sursis, a rapporté, samedi 21 janvier, le quotidien La Voix du Nord.
En tout, sept jeunes hommes, âgés de 23 à 28 ans, ont comparu devant la cour dans cette affaire. Certains avaient été recrutés comme chauffeurs par le réseau de passeurs via Snapchat, où une annonce avait été publiée.
L’un des prévenus s’était engagé pour réparer une dette, il a finalement renoncé à acheminer une migrante vietnamienne qu'il devait faire passer au Royaume-Uni au mois d'avril. D’autres ont conduit ou accompagné des migrants pour 500 euros.
Des écoutes téléphoniques
La police, qui surveillait un réseau de passeurs ciblant des Vietnamiens désireux de se rendre au Royaume-Uni, a arrêté les sept exécutants après avoir intercepté des conversations téléphoniques.
Trois prévenus ont écopé de huit mois de prison avec sursis. Le quatrième a été condamné à une peine de douze mois intégralement assortie d’un sursis probatoire et de l’interdiction de se rendre à Calais et Dunkerque.
Les traversées illégales entre les côtes françaises et les côtes anglaises, notamment par la mer, ont pris beaucoup d'ampleur ces dernières années, et ce, malgré un durcissement toujours plus fort de la frontière. Plus de 45 000 migrants ont réussi à atteindre les côtes britanniques en 2022, un record absolu par rapport aux 28 500 personnes comptabilisées en 2021. Et la militarisation de la zone et la surveillance renforcée poussent les passeurs à expérimenter d’autres techniques de traversées en mer.
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Parmi elles, la technique dite du "taxi boat" qui consiste à faire partir des bateaux pneumatiques plus au sud du littoral, où les contrôles sont moins fréquents, avec quelques personnes - passeurs ou migrants - à bord. Ils mettent dans un premier temps le cap au nord, vers les plages plus proches de Calais, où se cachent les passagers ayant payé pour la traversée. Ceux-là se jettent alors à l'eau pour monter dans l'embarcation.