Un bout du mur grec construit à la frontière avec la Turquie, près du village de Poros, dans la région de l'Evros, le 21 janvier 2023. Crédit : Reuters
Un bout du mur grec construit à la frontière avec la Turquie, près du village de Poros, dans la région de l'Evros, le 21 janvier 2023. Crédit : Reuters

Le ministre grec de la Protection civile a demandé, samedi, à ses partenaires européens un soutien pour l'extension d'un mur à la frontière entre la Grèce et la Turquie, arguant qu'il s'agissait d'une frontière extérieure de l'Union européenne. Déjà long de 27 kilomètres, ce mur doit être plus que doublé pour empêcher les arrivées de migrants.

Lors d'une réunion, samedi 21 janvier, le ministre grec chargé de la Protection civile, Takis Theodorikakos, a demandé à ses partenaires européens un soutien accru pour la sécurisation des frontières de la Grèce. "Nous pensons fermement que les États-membres de première entrée ne peuvent pas être les seules destinations européennes (des migrants)", a-t-il plaidé devant des ambassadeurs de pays de l'Union européenne, de la Suisse et du Royaume-Uni.

La Grèce compte notamment sur le soutien de ses partenaires pour allonger de 35 kilomètres le mur édifié sur la frontière qu'Athènes partage avec la Turquie. L'objectif final étant de couvrir la majeure partie de la frontière, longue de 192 kilomètres.

"Il doit y avoir de la solidarité entre les États-membres et un partage équitable des responsabilités. Une coordination étroite est essentielle", a déclaré Takis Theodorikakos, précisant que cette ligne de démarcation était également une frontière extérieure de l'Union européenne.

260 000 migrants empêchés d'entrer en 2022

Pour l'instant, ce mur d'acier de 5 mètres de haut, construit dans la région de l'Evros dans le nord-est du pays, couvre entièrement plus de 27 kilomètres et permet de protéger une autre portion de 10 kilomètres, selon les autorités. Il a permis d'empêcher l'entrée illégale de 260 000 migrants en 2022 et a favorisé l'arrestation de 1 500 trafiquants, a déclaré, samedi, une source officielle citée par l'agence AP.

La Grèce a, à de multiples reprises, accusé la Turquie - où vivent environ 5 millions de candidats à l'exil - d'instrumentaliser les migrants en les encourageant à traverser la frontière pour mettre la pression sur l'Union européenne (UE). De son côté, Ankara accuse la Grèce de mener de violents pushbacks, mettant en danger la vie des migrants.

>> À (re)lire : La frontière de l'Evros, un no man’s land grec ultra-militarisé où "personne n'a accès aux migrants"

Athènes avait déjà demandé un coup de pouce financier à l'UE pour finaliser ce chantier.

En 2021, douze pays, dont la Grèce, avaient demandé à Bruxelles un financement pour la construction de murs frontaliers, payés par les budgets nationaux. La Commission européenne avait catégoriquement refusé. L'Union ne financera pas "de barbelés et de murs" aux frontières pour empêcher les arrivées de migrants, avait clairement déclaré, en octobre 2021, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

L'agence européenne de protection des frontières, Frontex, a en revanche prévu d'envoyer 400 garde-frontières supplémentaires en Grèce, dont 250 en février, aux 1 800 existants.

 

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